Catégories: Culture
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6 septembre 2024 14 h 47 min

Sélection BD et mangas rentrée

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Selon la chronique matinale, le mois de septembre promet d’être plein de nouvelles trouvailles dans le domaine littéraire. Les chroniqueurs de Le Monde ont fait une sélection de quatorze albums, dont une variété d’histoires féministes, des incursions dans l’enfance et des exemples de résilience.

Dans la liste, nous avons « Antipodes », un conte anthropologique. L’histoire explore si le chant d’une voix de rossignol pourrait sauver une personne de finir dans le pot d’Indiens cannibales. Elle se déroule au milieu du XVIe siècle dans la baie de Guanabara, au Brésil. Nicolas, un jeune missionnaire catholique français est envoyé pour apprendre la langue des Tupinambas. Bien qu’il ait été capturé par une tribu amazonienne, sa belle voix lui permet d’éviter d’être mangé. Au contraire, il est intégré dans leur société sans vêtements, et se voit offrir une femme et de la nourriture.

Cependant, son assimilation ne plaît pas à son supérieur, l’amiral Durand de Villegagnon, fondateur d’une colonie éphémère appelée « la France antarctique » sur un îlot voisin. Cette histoire inspirera Jean-Christophe Rufin à écrire son roman « Rouge Brésil », lauréat du Prix Goncourt en 2001. Nicolas est finalement emprisonné par la couronne, mais libéré par ses amis amérindiens. Il les accompagne ensuite sur le chemin de la « Terre sans mal », un paradis idéalisé où la guerre a sa place.

Dans ce récit anthropologique, David B. pose la question : Qui est le barbare ? Qui est le sauvage ? Le récit est axé sur la perspective des peuples autochtones, comprenant un mélange de violence et de poésie. Il aborde l’opposition entre les catholiques et les protestants des « antipodes », prélude aux guerres de religion. Le dessinateur Eric Lambé apporte sa contribution, s’inspirant des illustrations de l’époque qui romantisaient les voyages vers le Nouveau Monde. Cet ouvrage publié par Casterman, d’Eric Lambé et David B., compte 112 pages, et coûte 22 €.

Dans un autre contexte, nous avons Walicho, le nouvel album de Sole Otero qui relève du fantastique. L’intrigue tourne autour de trois femmes et un bouc dotés de pouvoirs occultes qui débarquent sur les quais du port de Buenos Aires en 1768. De siècle en siècle, ces protagonistes uniques ne semblent jamais vieillir et enrichissent l’ouvrage de récits féministes. Du point de vue des personnages croisés, neuf histoires sont racontées, des interrogations existentielles d’un homme de trente ans, à une jeune femme agoraphobe enfermée derrière ses écrans ou une mère qui dissimule à ses patronnes sa récente maternité.

L’auteure argentine Sole Otero, que la critique a apprécié pour son album précédent partiellement autobiographique (Naphtaline, Çà et là, 2022), aborde le fantastique avec brio. Son style artistique, caractérisé par des couleurs froides et vives, saisit parfaitement le côté sombre et lumineux de ces sorcières autonomes, révoltées, expérimentées en matière de guérison ou maléfiques, créant un enchevêtrement fascinant.

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