Estelle Meyer a été sélectionnée pour le rôle principal de la nouvelle production de Géraldine Martineau, « L’Extraordinaire Destinée de Sarah Bernhardt ». Elle pourrait bien être une des personnalités marquantes de la saison théâtrale privée à Paris. Jouer Sarah Bernhardt, la célèbre tragédienne reconnue par exemple pour ses rôles dans Phèdre et L’Aiglon, était un défi de taille. Notamment en raison de la grande personnalité de Bernhardt, qui a attiré environ 400,000 personnes à ses funérailles à Paris.
Le rôle de « monstre sacré », titre que Jean Cocteau (1889-1963) avait attribué à Bernhardt, est un exploit de mise en scène. En dépeignant sa vie incroyable en seulement une heure et cinquante minutes sur la scène du historique Théâtre du Palais-Royal à Paris, l’unique talent d’Estelle Meyer transparait. Sa voix, son attitude, sa présence; tout y contribue à une énergie fougueuse et une puissance baroque, mais avec aucune prétention.
Dans un tourbillon de sept acteurs et actrices, accompagnés par Florence Hennequin au violoncelle et Bastien Dollinger au piano et à la clarinette, trente-quatre rôles sont habilement interprétés. Dans des costumes élégamment créés par Cindy Lombardi, cette troupe harmonieuse présente une histoire mise en scène avec une fluidité admirable. Leur récit s’étend de l’éducation en couvent à Grandchamp à Versailles jusqu’à sa tournée aux États-Unis, de sa démission spectaculaire de la Comédie Française à sa direction du Théâtre de la Ville-Sarah Bernhardt (anciennement Théâtre des Nations), de son audition au Conservatoire à sa rencontre avec Victor Hugo, un tableau de scènes précises et chantées sont présentés, mettant en lumière les moments importants d’une femme avant-gardiste. Porter l’histoire de ce personnage ne tente pas de couvrir tous les aspects de sa vie mais se concentre principalement sur son désir irrépressible de liberté et les épreuves que Sarah Bernhardt a traversées.
Ce spectacle pionnier et rythmé, à la fois exigeant et facile à suivre, reflète précisément la vivacité artistique non conventionnelle de Bernhardt, dont le désir de liberté surpassait tout souci des normes ou des rumeurs publiques, elle ose alors jouer des rôles masculins, voyager à travers le monde et diriger fermement les théâtres. Le talent d’Estelle Meyer pour alterner entre différentes émotions, injecter de l’humour ou de la douleur au bon moment, et éviter toute caricature de son personnage tout au long de ce parcours dynamique de vie est admirable. Le reste de cet article est accessibles uniquement aux abonnés.
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