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« Sur OCS, « Toutouyoutou Two » renouvelé »

Dans l’univers imprévisible et impitoyable des séries télévisées où annulations abruptes et fin de saisons inattendues sont monnaie courante, la pérennité de Toutouyoutou, une production vintage de OCS Signature aujourd’hui détenue par le groupe Canal+, relève de l’extraordinaire. La deuxième saison de cette série, aux intrigues farfelues et capricieuses, est actuellement en cours de diffusion. La série a réussi à se démarquer grâce à un ton unique, la reconstitution fidèle d’un univers à petit budget mais élaboré avec attention – l’époque orange-marron des années 1980 en France – et le charisme de ses acteurs.

Durant sa première saison, Toutouyoutou projetait Jane (interprétée par Alexia Barlier), une Américaine nouvellement divorcée à la silhouette sculpturale, à Blagnac (Haute-Garonne), un quartier de Toulouse et centre névralgique de l’aéronautique en France. Mandatée pour dérober des secrets industriels pour le compte du gouvernement américain, Jane réussissait à gagner la confiance des habitants locaux en mettant en place une classe de gymnastique tonique, autour de laquelle une bande d’amies s’est constituée. Dévoilée à la fin de la première saison, Jane s’apprêtait à retourner aux États-Unis, mais le lien tissé avec les membres du club de gymnastique la pousse à s’engager dans de nouvelles aventures.

Bien que la deuxième saison continue d’explorer les thèmes d’espionnage, de la guerre froide et de la prolifération nucléaire, elle se concentre en particulier sur l’analyse de la France à l’époque de Mitterrand, une nation stimulée par certaines réussites industrielles, mais enracinée dans le conformisme social. Les destins personnels émergent, y compris celui de Jane, qui se révèle plus vulnérable et plus humaine grâce à ses interactions avec ses amies de Blagnac et son ex-mari, Tom (interprété par Janis Abrikh), qui vient des États-Unis non seulement pour surveiller ses activités, mais aussi pour partager avec elle un secret profondément douloureux.

Rédaction soignée

Inspirées par la liberté que Jane insuffle à Blagnac, ses élèves de gym essaient de tirer le meilleur profit de cette époque singulière qui encourage l’émancipation des femmes sans nécessairement leur donner les outils pour y parvenir, et surtout sans impliquer les hommes. Chaque trajectoire révèle une libération, que ce soit par rapport au père, au mari, au patron, ou même à l’amant.

Bien que ce processus puisse sembler laborieux, il est rendu plus léger grâce à une écriture soignée. Sans révolutionner totalement sa formule, la série continue de déborder d’idées géniales – comme l’émission de télévision que Naïma (Souad Arsane) souhaite vendre à une chaîne FR3 récemment lancée ou la chanson de rupture que Mapi (Sophie Cattani) enregistre pour guérir un chagrin d’amour. Sans oublier les difficultés de Karine (Claire Dumas, brillante), une ancienne femme au foyer déprimée reconvertie en secrétaire pour échapper à l’ennui, dont les exercices de gym sont autant de SOS désespérés.

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