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« Pesmes cherche un avenir architectural »

Cette année, les deux lieux de rencontre préférés des habitants de Pesmes ont fermé leurs portes. Bien qu’il y ait des discussions sur la réouverture de l’un d’eux en septembre, pour le moment, ils doivent se contenter des petites buvettes que certains commerces ont installées devant leurs magasins. Ces commerces donnent un peu de vie à ce village médiéval pittoresque situé au bord d’une rivière qui coule gracieusement vers la Saône. Pesmes est un des plus beaux villages de France, mais cela ne le sauve pas de la dépopulation qui touche de nombreux centres anciens français.

Pesmes est le domicile et le lieu de travail de Bernard Quirot, architecte renommé né en 1959 à Dole (Jura). Après un long périple qui l’a mené de Paris, où il a vécu pendant 25 ans, à Besançon, en passant par la Villa Médicis à Rome, il a fondé son agence à Pesmes en 2008. Depuis, il travaille sans cesse à redonner vie au village en revitalisant de nombreux bâtiments.

Outre des projets tels que la Maison de la Santé de Vézelay (Yonne), qui lui a valu le prix de l’Equerre d’argent en 2015, et le chai du Château Lafite Rothschild à Pauillac, en Gironde, dont il supervise actuellement la construction, Quirot a rénové, avec son agence BQ+A, de nombreuses maisons à Pesmes. Il a également conçu un bâtiment annexe pour l’école du village.

Bernard Quirot est un fervent défenseur de la rénovation des anciens centres urbains. Il perçoit l’architecture comme un outil crucial dans ce combat. Ainsi, il a créé « Avenir radieux », une association dédiée à la promotion de la culture architecturale dans les villages. Celle-ci offre des conseils de rénovation gratuitement à ceux qui souhaitent rénover leur maison. Elle organise également un séminaire annuel d’architecture, attrayant une série d’événements culturels et festifs. Une vingtaine d’étudiants, logés chez les habitants, ont deux semaines pour développer un projet basé sur les situations identifiées par les organisateurs comme ayant un potentiel de transformation élevé.

Parmi les défis de cette année, il y avait, par exemple, une maison en ruines entourées de deux maisons en bon état. Les questions soulevées étaient : comment apporter de la lumière, créer de l’espace extérieur ou offrir des vues inspirantes ? Une grange, potentiellement habitable, ainsi qu’un long bâtiment abandonné face à l’école et à la mairie, proposaient également des défis intéressants. L’éventualité d’en faire un bar municipal ainsi que la possibilité d’intégrer le jardin des remparts et la vue imprenable sur le paysage étaient des idées suggérées. En perçant les façades, la perspective pourrait être élargie pour flirter avec la grandeur de la place et faire de celle-ci un prolongement de la rue étroite qui se faufile à l’arrière. Cela permettrait également d’exposer le magnifiquement sculpté manteau de pierres.

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