Catégories: Culture
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28 août 2024 19 h 06 min

« Septembre sans attendre »: couple, séparation, remariage

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Jonas Trueba, qui est dans la quarantaine, et sa partenaire Itsaso Arana, créent et produisent des films en dehors de l’industrie du cinéma espagnol traditionnelle. Itsaso Arana, en plus de jouer dans plusieurs des longs métrages de Jonas Trueba, dont « La Reconquista » (2016), a également co-écrit des scénarios et a travaillé en tant que metteuse en scène et réalisatrice. Ses œuvres comprennent « Les filles vont bien » (2023).

L’influence de l’oeuvre du réalisateur français Rohmer sur le travail de Trueba, un madrilène, a été largement discutée, notamment à la suite de la sortie en France de « Eva en août » (2019). Ce film suit le cheminement de Itsaso Arana, une femme dans la trentaine, qui rencontre Agos (interprété par Vito Sanz), son amour.

Cependant, au lieu de se concentrer uniquement sur les intrigues amoureuses, les films de Trueba sont axés sur la conversation entre amants. Il croit que la conversation peut créer une histoire comme dans « Eva en août », la faire évoluer comme dans « Venez voir » (2022), ou réunir des ex-amoureux qui ont été séparés pendant des années, comme dans « La Reconquista ».

Septembre tire encore une fois ce fil, mais cette fois sous une forme fantaisiste : après avoir partagé quatorze ans de vie, Ale (Itsaso Arana), une cinéaste, et Alex (Vito Ganz), un acteur, choisissent de mettre fin à leur relation. C’est la fin de l’été et on les retrouve en train de discuter avec calme de leur séparation dans leur chambre (les raisons restent inconnues). Mieux encore, Alex suggère d’organiser une fête pour célébrer cette nouvelle étape. Ils vont bien, tout est clair pour eux… Ils s’observent l’un l’autre, faisant preuve de bravoure. L’idée vient du père d’Ale (joué par le réalisateur Fernando Trueba, le père de Jonas …), qui a toujours préconisé que les divorces méritaient d’être célébrés plutôt que les mariages.

Mais sont-ils réellement déterminés, Ale et Alex ? Tout en observant les réactions de l’autre, chacun feint la décontraction, ce qui crée une atmosphère burlesque, rappelant les vieilles comédies américaines, en particulier celles réalisées au début de l’ère du cinéma parlant – comme « Cette sacrée vérité » (1937), par Leo McCarey, avec Cary Grant et Irène Dunne. D’une manière ou d’une autre, le flot continu de dialogues dans Septembre sans attendre revisite la pléthore de paroles conjugales qui surgissait à Hollywood à cette époque. Itsaso Arana, avec ses cheveux frisés aux épaules, ressemble beaucoup à Katharine Hepburn (1907-2003) dans « Indiscrétions » (1940), réalisé par George Cukor, avec Cary Grant et James Stewart.
Montage parallèle.

Dans la première moitié du film, le public s’amuse à observer l’étonnement et les réactions des amis et de la famille. Ale et Alex se séparent, mais choisissent de célébrer cet événement ? C’est dans cette blague répétitive que se dessine une autre fin : il est impossible qu’ils ne se remettent pas ensemble ! La disposition de l’appartement qui donne sur la cour et les fenêtres qui donnent sur le domicile d’un couple de voisins âgés, ensemble depuis cinquante ans, introduit de nouvelles intrigues humoristiques (en plus du split screen…).
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