Lorsque vous explorez Le Grand-Bornand pour la première fois, vous êtes immédiatement impressionné par l’aspect pittoresque de ce petit village touristique en Haute-Savoie. Cette communauté, d’environ 2 100 résidents et un nombre égal de vaches, est idéalement situé dans le cadre naturel des montagnes Aravis. Honorant sa réputation de station de ski, elle a donné naissance à plusieurs champions tels que Tessa Worley ou Benjamin Daviet, et est une étape traditionnelle du Tour de France.
Ce que vous ne vous attendez pas à voir c’est l’arrivée annuelle de près de 60 000 festivaliers durant les cinq jours de la dernière semaine d’août. Cela sert de « bulle de détente » avant la rentrée des classes. Ils viennent pour participer à l’événement international le plus important et multidisciplinaire dédié au jeune public, qui mélange théâtre, musique, danse, marionnettes, cirque et arts de la rue. Un slogan est fièrement affiché un peu partout : « Lâche tes écrans, viens voir du vivant ! »
Le festival Au bonheur des mômes, initié en 1992, est principalement le résultat de la vision audacieuse d’un « saltimbanque », Alain Benzoni, affectueusement appelé « Benzo ». Né à Chamonix en 1955, Benzoni a fondé le Théâtre de la Toupine en 1977, initialement nommé Théâtre du petit rond jusqu’en 1979. Depuis 2004, ce théâtre est basé à Evian. S’inspirant toujours de la célèbre citation d’Oscar Wilde : « La sagesse est de rêver grand afin de ne pas perdre de vue nos rêves en les poursuivant », Benzoni a toujours fait preuve d’un engagement total, notamment en tant que directeur général et artistique d’Au bonheur des mômes. Malgré l’échec de la première version de ce festival en 1985-1986, nommée le Festival en culottes courtes, cela ne l’a pas dissuadé de continuer à créer un événement progressiste pour les enfants.
Dans les années 1990, le projet a été mené à terme grâce à plusieurs interactions clés, dont celle avec le maire actuel de Grand-Bornand, André Perrillat-Amédé, un homme de droite diverse, réélu en mars 2014 après trois mandats successifs de 1989 à 2008. Il a reconnu l’avantage de mettre en place pour sa commune une politique culturelle audacieuse à un moment où d’autres stations régionales optaient pour une stratégie axée sur « l’or blanc », favorisant les activités hivernales. La rencontre avec l’office de tourisme du Grand-Bornand, en particulier avec sa directrice, Isabelle Pochat-Cottilloux, en fonction depuis 2005 et aussi la directrice administrative et générale du festival, a aussi été essentielle pour la pérennité du projet Au bonheur des mômes. Cependant, le reste de ces informations est réservé aux abonnés, représentant encore 56.74% de cet article à lire.
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