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« Pachinko » sur Apple TV+: Destin d’une famille coréenne

La deuxième saison de l’adaptation du roman de Min Jin Lee par Soo Hugh, prévue à l’origine pour le milieu de l’été, a été sage d’être reportée à la fin août pour ne pas faire concurrence aux Jeux olympiques de Paris. Cette décision judicieuse a permis à Pachinko, diffusé sur Apple TV+ à la demande, d’obtenir l’attention qu’elle mérite. En effet, cette suite confirme la valeur esthétique et l’ambition narrative de cette saga historique qui retrace avec soin l’histoire d’une famille d’immigrants coréens depuis la colonisation japonaise du début du XXème siècle jusqu’au crash boursier de 1989 qui marque la fin d’une certaine vision du miracle japonais.

Le récit puissant de Pachinko se concentre sur l’histoire de Sunja, une fille unique issue d’une famille pauvre, qui a dû apprendre à survivre depuis son enfance, mais qui est dotée d’un caractère indomptable. Sa vie se juxtapose à celle de son petit-fils, Salomon, un ambitieux financier qui, suite à un événement banal – l’achat d’un petit terrain à Tokyo auprès d’une personne âgée réticente pour construire un complexe immobilier – se retrouve à réexaminer son passé familial. Par conséquent, cette série représente bien plus qu’un simple programme de divertissement.

Tandis que la seconde guerre mondiale débute dans la deuxième saison, Sunja, ses deux enfants et sa belle-soeur Kyunghee tentent de rester en vie sans leurs maris. Cependant, Hansu, le passé amoureux de Sunja, revient pour reprendre en main la famille qu’il avait abandonnée. L’histoire intime s’entremêle à l’histoire globale, provoquant un large éventail d’émotions. Tout comme l’épisode sur le tremblement de terre de Kanto de 1923 dans la première saison, un épisode sur le bombardement atomique de Nagasaki est présenté.

Des années plus tard, dans un bureau de Tokyo, Salomon essaie de conclure des accords commerciaux. La série est moins axée sur son émergence en tant qu’homme d’affaires, qui poursuit les affaires de son père dans une salle de pachinko (flipper coréen). Elle se concentre davantage sur la manière dont il concilie son identité marginale au Japon avec ses objectifs personnels.

L’histoire se déroule par le biais de deux points de vue principaux, celui de Sunja et celui de Salomon, ce qui ajoute une dimension supplémentaire à l’histoire et renforce l’empathie pour ces personnages maltraités par l’Histoire. Cette double perspective met en lumière les profondes cicatrices de la colonisation, tout en proposant une vision réparatrice. La façon dont Sunja, désormais âgée, regarde son petit-fils est particulièrement émouvante.

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