Catégories: Culture
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15 août 2024 11 h 11 min

« Nos Sélections: Ténèbres, Mauvaise Vie, Anthropocène II »

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À l’aube de la rentrée littéraire, voici quatre suggestions de lecture pour finir l’été. Parmi elles, on retrouve l’écrivain hawaïen Sequoia Nagamatsu avec son premier roman hybride, « Plus haut dans les ténèbres », oscillant entre science-fiction et mythologie; l’historien Bruno Bertherat, qui a fait des recherches sur une affaire non résolue vieille de deux siècles; la romancière Virginie Roels et son « femme de mauvaise vie », Maria Tarnowska, une héroïne de l’époque, encore une autre histoire vraie qui date d’il y a cent ans. On note aussi la présence du philosophe Jean Vioulac qui, dans « Raison et destruction », poursuit son enquête intellectuelle et métaphysique sur l’anthropocène.

ROMAN. « Plus haut dans les ténèbres » de Sequoia Nagamatsu

Clara, une jeune fille qui rêvait constamment d’étoiles et de constellations, meurt tragiquement lors de l’effondrement d’une grotte sibérienne cachée depuis trente millénaires. Son père, Cliff, archéologue spécialisé en génétique évolutionniste, se rend sur place pour poursuivre ses recherches sur une momie d’une adolescente récemment découverte. L’autopsie de celle-ci libère un virus inconnu, la « grippe sibérienne », qui semble au départ être le protagonist principale de ce roman.

Toutefois, ce récit déconcertant, qui défie toute catégorisation, se libère rapidement des conventions de la science-fiction, le genre dans lequel on aurait pu l’encadrer au départ. Si l’émergence de cette mystérieuse pandémie sert de catalyseur à la première partie de l’histoire, la suite se transforme progressivement, comme si elle-même était infectée. De nouveaux personnages apparaissent, des thèmes mythologiques et existentiels émergent.

Le premier livre de l’écrivain Sequoia Nagamatsu, natif de Hawaï, donne le sentiment d’une bouteille envoyée dans l’immensité interstellaire depuis un vaisseau spatial en quête d’une nouvelle terre d’accueil. Plus qu’un simple virus, c’est l’ensemble de l’humanité qui est au centre de l’histoire. Une humanité chaotique, défectueuse, mais jamais à court d’idées, même les plus désespérées. Un si grand optimisme méritait bien un livre.

HISTOIRE: « La Femme Nue de la rue des Anglais », de Bruno Bertherat.
Vous ne connaîtrez jamais son nom. Vous devrez renoncer dès le début à l’espoir de trouver le coupable, s’il en existe un. Même son visage demeure inconnu. Pour Bruno Bertherat, c’est un « cadavre de papier » dont le peu d’information disponible se limite à quelques dizaines de lignes seulement : trois courts rapports de police et une note dans le registre de la morgue témoignant de la découverte, le 7 mai 1806 à Paris, rue des Anglais, du corps nu d’une femme, présumée victime d’un meurtre jamais résolu.
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