Catégories: Culture
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13 août 2024 20 h 10 min

« Festival Lorient: Le violoniste Chisholm voyage »

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Un autre texte : Il y a longtemps, nous avons découvert un disque appelé A Highland Fiddler (2002) dans une boutique de Portree, sur l’île de Skye en Ecosse. Ce disque était un hommage au violoniste Donald Riddell (1908-1992), réalisé par trois de ses anciens élèves. C’était un disque magnifique. Aujourd’hui, le maître Riddell n’est plus parmi nous, mais à 55 ans, l’un de ses trois élèves, Duncan Chisholm, est toujours actif. Le lundi 12 août, il est monté sur la scène du Théâtre de Lorient pour la Grande Nuit de l’Ecosse, organisée dans le cadre du 53e Festival interceltique, qui se déroule jusqu’au dimanche 18 août.

« Donald Riddell était plus qu’un simple professeur de violon, se souvient Duncan Chisholm lors d’une conversation privée. Il était également un historien. Lorsqu’il nous enseignait une mélodie, il nous racontait son origine, pourquoi et par qui elle avait été écrite. Par exemple, il a raconté comment Willie Lawrie a été inspiré pour composer le célèbre Mrs MacDonald of Dunach lorsqu’il était assis dans une ardoisière de Ballachulish. La façon spéciale dont le son rebondissait sur les parois a inspiré les répétitions particulières des mesures dans la composition. Lorsque Donald Riddell nous racontait cela, nous avions l’impression d’être assis dans l’ardoisière avec lui. Cela changeait la façon dont nous jouions. Donald Riddell nous a enseigné à visualiser la musique, et c’est quelque chose que je n’ai jamais oublié. »

Lorsque Duncan Chisholm commence à jouer dans un théâtre de mille places, l’ambiance évoque la lande écossaise, teintée de rouge, avec l’océan rugissant au loin, les arbres se courbant sous le vent de l’ouest, et le silence qui règne sur les marais. On pourrait presque mettre des moustiquaires pour se protéger des midges, ces minuscules insectes hostiles qui envahissent les Highlands.

Un rythme musical en constante évolution

Né à Kirkhill, une petite ville à quelques kilomètres d’Inverness, tout comme Donald Riddell, Chisholm était âgé de seulement sept ans lorsqu’il a entendu le célèbre violoniste jouer dans la salle communale. Selon la légende, ce dernier avait fabriqué son premier violon à partir d’une boîte à cigares, son propre père, également violoniste, refusant qu’il touche le sien. Fasciné par l’instrument, Chisholm ne fut accepté comme élève qu’à l’âge de huit ans. Il se souvient du strict enseignement de Riddell, insistant sur tous les aspects de la maintenue de l’archet et du port de l’instrument. A l’âge de 16 ans, Riddell lui dit : « J’ai fini de t’apprendre, tu dois maintenant être toi-même, tu dois être Duncan Chisholm. » C’était comme une descente le précipice. Il se sentait perdu, mais il cherche depuis ce moment à trouver sa propre voie, sa propre voix.

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