Catégories: Culture
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11 août 2024 21 h 06 min

« Chasse aux Trésors Olympiques JO 2024 »

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Comme des chasseurs de souvenirs ou des enquêteurs silencieux, les équipes du Musée Olympique de Lausanne rassemblent avec soin des fragments d’histoire sportive sur le terrain des Jeux Olympiques de Paris 2024. Ils collectent différents objets, allant d’un justaucorps à une paire de chaussures de sport, en passant par une raquette de tennis, un casque et une planche de surf. Bien que ces éléments pourraient être trouvés dans n’importe quelle boutique de sport, ils se retrouveront exposés au musée du Comité International Olympique.

Chaque objet témoigne d’une particularité: une réalisation remarquable, une légende, un parcours extraordinaire ou encore une preuve de l’évolution des techniques sportives et des disciplines olympiques. Ils viendront s’ajouter à d’autres articles emblématiques tels que le maillot de Usain Bolt porté aux Jeux de Pékin en 2008, le ballon de la « Dream Team » américaine aux Jeux de Barcelone en 1992, et les chaussures portées par Jesse Owens à Berlin en 1936, qui font partie des 90 000 pièces de la collection.

Parmi ces trésors, figure le justaucorps jaune canari orné de sequins en miroirs, donné par la gymnaste brésilienne Rebecca Andrade, le mercredi 7 août à la Maison du Brésil, temporairement implantée dans le parc de La Villette pendant les Jeux. Le Musée Olympique avait exprimé son intérêt pour une des tenues de cette athlète, issue d’un milieu défavorisé et devenue la Brésilienne la plus médaillée aux Jeux Olympiques, avant même qu’elle ne décroche l’or. La directrice adjointe du musée, Yasmin Meichtry, a salué Andrade lors de la remise du justaucorps, déclarant « Vous incarnez parfaitement les valeurs de l’olympisme ». À Paris, Rebecca Andrade s’est également distinguée en battant la vedette américaine Simone Biles, dont une des tenues est également présente dans la collection du musée.

« Une épée à bord du métro »

La collecte de ces articles n’est pas aussi facile qu’elle semble être. Des articles uniques comme les maillots de natation synchronisée fait sur mesure et les vêtements portés par des célébrités, surtout dans le basketball américain et l’athlétisme, sont particulièrement difficile à obtenir. Ce processus nécessite une attention minutieuse et peut être réalisé spontanément ou bien préparé à l’avance. Avant le début des Jeux Olympiques, le musée prépare sa liste des articles idéaux. Il cible les athlètes qui ont une histoire distincte, des symboles de l’olympisme, et cherche aussi à diversifier ses collections en assurant une représentation équilibrée des continents, des disciplines, des genres et des fédérations. Le musée organise également ses expositions qui voyagent partout dans le monde.

La recherche d’un article commence généralement par des contacts avec la fédération internationale du sport concerné, puis progressivement avec les proches de l’athlète. « L’objectif est de déranger le moins possible l’athlète », explique Anna Volz, directrice principale du musée. Les employés du musée interviennent à la fin des compétitions, en restant en contact avec l’entourage de l’athlète et en s’efforçant d’être au bon endroit au bon moment. Par exemple, le casque encore humide de Andy Macdonald, un skateur britannique de 51 ans a été collecté directement sur la piste de skateboard. « Bien que les sports urbains sont souvent associés aux jeunes, ce casque démontre que toutes les générations participent aux JO : aussi bien les pionniers que les nouveaux venus », précise Anne-Cécile Jaccard, conservatrice du musée. Elles ont également acquis les baskets usées de Heili Sirvio, une compétitrice finlandaise de 13 ans, l’une des plus jeunes participantes.
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