Catégories: Culture
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9 août 2024 21 h 06 min

« Flûte enchantée » pour non-initiés lyriques

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La compagnie de théâtre Virêvolte a élu domicile dans le paisible village de Montjustin-et-Velotte en Haute-Saône, pour mettre les touches finales à leur adaptation de l’opéra de Mozart, « La Flûte enchantée ». Depuis le début du mois d’août, ils préparent le spectacle itinérant qui sera dévoilé au public dans différentes régions de Franche-Comté et du Grand-Est, du vendredi 9 au lundi 26 août. Le spectacle, qui a été conceptualisé et continuellement remanié durant près d’un quart de siècle par Charlotte Nessi, prendra la forme d’un opera-promenade. Au sein du parc de la résidence de l’ancienne directrice du Théâtre Edwige-Feuillère de Vesoul, également co-producteur de la tournée, l’équipe dirigée par la soprano Aurore Bucher travaille avec ferveur.

En arrivant sur les lieux, on peut observer une simulation de bataille au rythme ralenti réalisée par des individus aux longs cheveux ébouriffés, rappelant des personnages du film « Pirates des Caraïbes ». Ainsi se termine le premier acte de l’adaptation de « La Flûte Enchantée » par Virêvolte, une bataille orchestrée où les démarcations de genre (avec sept femmes et huit hommes constituant le groupe) et de rôle (huit musiciens nécessaires pour l’orchestre réduit et sept rôles principaux selon la partition) sont effacées, en respectant la particularité du groupe.

Afin d’apporter une expérience inédite, Aurore Bucher, qui a fondé cette formation modulable en 2013, confirme que tous les participants font quelque chose qu’ils n’ont jamais fait auparavant. Les musiciens sont amenés à chanter, tandis que les chanteurs apprennent à jouer d’un instrument. Benjamin Alunni, par exemple, joue de la flûte en plus de son rôle de ténor, tandis qu’Aurore s’est initiée au tambour.

À la question de savoir si elle est le chef d’orchestre, Bucher répond par la négative. En se démarquant de la hiérarchie traditionnelle, elle voit dans cette formation une méthode pour échapper à l’autorité absolue que peut avoir un directeur musical ou un metteur en scène, assurant que chacun se sent responsable de la cohérence globale du spectacle.

Christophe Crapez, converti d’un rôle de ténor à un rôle de baryton, renforce ce sentiment : « Le chanteur a souvent une certaine autorité, il peut contrôler le tempo et la respiration à travers sa voix. » Les instruments utilisés dans cette production sont tout aussi uniques, avec l’inclusion d’une flûte, d’une clarinette, d’un accordéon, d’une trompette, d’un trombone et d’un quintet de cordes, et le français est la langue employée.

Trouvant le libretto d’Emanuel Schikaneder semblable à une idée réactionnaire, avec des remarques occasionnelles racistes et sexistes, Aurore Bucher s’est associée à Sylvie Leroy dans le but de donner à l’ouvrage une résonance moderne. Ceci vise à être particulièrement accessible pour le public qui n’est pas familier avec les codes traditionnels de l’opéra et qui pourrait ne pas avoir une compréhension complète de comment il est fondamentalement lié à un certain moment historique.

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