Catégories: Culture
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1 août 2024 22 h 11 min

« Collection Torlonia s’installe au Louvre »

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Il s’agit d’une histoire qui commence avec un simple Auvergnat du nom de Marin, né en 1725 dans un petit village du Puy-de-Dôme. Animé par un rêve de grandeur, il se met en route pour Rome où, avec du temps, il établit une profession en tant que drapier puis commence à prêter sur gages. Adopté par l’Italie, le nom de Marin se transforme en Marino Torlonia.

Son fils, Giovanni (1754-1829), poursuit la grandeur de cette saga familiale, fondant une banque et amassant une immense fortune en prêtant de l’argent à l’aristocratie romaine. Outre le fait d’être le banquier du pape et de la famille Bonaparte, Giovanni s’élevait progressivement dans le monde de la noblesse devenant marquis, duc, et finalement prince. Afin de solidifier sa place au sein de l’aristocratie romaine, il se lance dans l’acquisition de palais, de villas, et commence à collectionner les statues tout en accumulant un impressionnant patrimoine de plus de 600 œuvres d’art antiques. Soixante de ces pièces viennent de faire leur apparition dans le musée du Louvre à Paris pour une exposition étonnante.

Selon Cécile Giroire, dirigeante du secteur des antiquités grecques, étrusques et romaines du Louvre, la présentation des pièces exceptionnelles de la collection Torlonia hors d’Italie pour la première fois est une véritable odyssée. Non seulement ces objets précieux sont exposés dans un environnement spectaculaire, les appartements d’été d’Anne d’Autriche, récemment rénovés après une période de travail intensif de dix-huit mois, mais c’est aussi la seule occasion où ils accueilleront une exposition temporaire.

Depuis 1800, ces appartements fastueux, construits par Louis XIV pour sa mère, abritent la collection permanente de sculptures romaines du Louvre. Il est prévu que cette collection retournera dans ces lieux en 2027, une fois les travaux de rénovation de cette partie du musée achevés.

Dans un avenir proche, certains des trésors de la collection Torlonia, qui ont été cachés au public depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale, sauf pour deux expositions récentes à Rome et à Milan en 2020 et 2022, seront magnifiquement encadrés par des murs en stuc rouge flamboyant, des plafonds peints soigneusement restaurés et des dorures nouvellement revêtues.

Les visiteurs de Paris auront l’opportunité de plonger dans un passé twofold. Il s’agit d’abord, bien sûr, de l’histoire antique, celle d’une élite romaine fortement influencée par l’hellénisme, qui fusionne, assimile et adopte la culture, l’iconographie et la mythologie grecques. Selon Martin Szewczyk, conservateur au département des antiquités grecques, étrusques et romaines du Louvre et commissaire de l’exposition, les artistes qui ont travaillé pour les Romains ont incorporé les styles de l’ancienne Grèce. Des œuvres d’art véritables ont vu le jour à l’époque antique, et ces artistes étaient experts en modèles iconographiques grecs.

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