Le Musée Rodin oriente son regard vers la Chine

En 2019, le Centre Pompidou a lancé une succursale à Shanghai et maintenant, c’est le tour du Musée Rodin d’en faire de même. La collectionneuse chinoise Wu Jing a inauguré un « centre d’art Rodin » en partenariat avec le musée parisien le 27 septembre. Amélie Simier, directrice de l’établissement parisien, a souligné que ce n’était pas une filiale et que le centre privé qui allait le gérer n’était pas lié au musée. Elle a signé un accord avec la femme d’affaire en avril 2023.

Initialement, le projet devait être établi à Shenzhen, mais en raison des complexités locales, Wu Jing a décidé de le déplacer à Shanghai, plus précisément dans le quartier en plein développement de Pudong. Elle a opté pour un bâtiment emblématique, l’ancien pavillon français de l’Exposition universelle de 2010, qui était à l’origine conçu par l’architecte Jacques Ferrier et qui avait abrité la collection de la banque chinoise Minsheng pendant plusieurs années.

La collection qui y sera exposée, comprenant une quarantaine d’œuvres, provient en partie des commandes de bronzes passées par Wu Jing au musée français pour une somme de 20 millions d’euros. Wu Jing a commencé à acheter les œuvres d’Auguste Rodin il y a environ vingt ans, notamment Dosia et La Petite Suzanne. Encouragée par Catherine Chevillot, l’ancienne directrice du Musée Rodin, cette amatrice de la sculpture du XIXe siècle s’est immergée encore plus dans l’œuvre prolifique du sculpteur.

Elle explique au Monde pourquoi il est nécessaire d’avoir un endroit pour organiser des événements culturels. Étant donné l’augmentation constante des expositions temporaires en Chine, les jeunes et les artistes locaux ont besoin de temps supplémentaire pour interagir et comprendre l’art. Pour cela, une institution artistique est indispensable. Ils espèrent attirer environ 700 000 visiteurs chaque année.

Les chinois, bien qu’ils ne constituent que 1% des visiteurs du musée parisien, pourquoi seraient-ils intéressés par le sculpteur français le plus renommé? Mme Simier croit que c’est un cycle bénéfique. Suite à l’exposition Rodin spectaculaire qui s’est tenue en 2014 au Musée national de Chine à Pékin, les commentaires ont démontré l’impact significatif de cet événement. Pour attirer la population locale et faire du musée un repère artistique et culturel à Shanghai, Wu Jing met en valeur les œuvres d’art chinois de la collection du sculpteur français prêtées par le musée parisien, notamment une statue de Guanyin que l’artiste français aimait beaucoup, des statuettes de terre cuite datant des dynasties Tang et Sui et des objets en porcelaine des dynasties Ming et Qing.

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