Au Sunside Club de Paris, le pianiste Laurent Courthaliac et son trio font revivre chaque soir trois sessions d’anciennes oeuvres, aux côtés de douze artistes d’élite. Ils rendent hommage aux grands noms du jazz tels que Charlie Parker, Miles Davis, Nina Simone, Thelonious Monk, Ella Fitzgerald, Chet Baker, et bien d’autres, au côté de solistes invités allant de Pierrick Pédron à Géraldine Laurent, de saxophonistes aux trompettistes comme Fabien Mary et Robin Mansanti. Leur performance propose une revue de l’évolution du jazz, un commentaire sur l’état actuel des clubs de jazz et une réflexion sur l’avenir du genre.
Courthaliac se distingue par ses compétences en arrangements, son sens de la science musicale, son écriture et sa compréhension des styles variés. Passionné de club, il souhaite pouvoir jouer chaque nuit, doté d’une disponibilité inébranlable et d’une humeur constante. Pendant les Jeux Olympiques de Paris, il participe au « marathon du jazz » du club Sunside, qui se déroule du 26 juillet au 11 août. Un tour de force dans cet univers parallèle où l’ambition de jouer du jazz est une constante.
Les clubs jouissent d’une popularité croissante. Bien que dépourvus de l’aura notable des stades, des arènes et des Zenith, ils offrent le charme de la proximité, la précision du son et la présence palpable des musiciens sur scène. Dans l’intimité du club, agrémentée par son charme mystérieux, l’exploration de l’instant se produit. Aujourd’hui, les profanes ne craindraient plus de s’aventurer dans ce monde.
Formation audacieuse.
Laurent Courthaliac est pleinement conscient de son parcours. Originaire du Puy-en-Velay, où il est né le 15 janvier 1973, il est le fils d’un professeur d’histoire et d’une antiquaire. Courthaliac, qui est un Ponot (le nom donné aux résidents du Puy), a été profondément influencé par trois choses : Le film Les Quatre Cents Coups de 1959 réalisé par François Truffaut, qui a éveillé son amour pour Paris lorsqu’il avait 12 ans; la présence impérative d’un piano dans sa maison; et l’admiration pour les pianistes « stride » (Willie « The Lion » Smith, James P. Johnson) et pour Thelonious Monk. Il écoutait le disque solo de Monk (Solo Monk, 1965) au quotidien.
S’inspirant d’une formation intrépide, à la fois ancrée dans les classiques et orientée vers le futur, Courthaliac déclare : « Le jazz fait partie intégrante de la grande ville. À Lyon, je fais la rencontre de musiciens, je découvre Tchangodei, et je suis passionné par tout. Le jazz est inextricablement lié à la nuit, à la communauté informelle des musiciens, et à l’énergie vitale qu’elle dégage. » Cette énergie, il la retrouve à Mâcon, où, en tant que pianiste compétent, il accompagne les musiciens de renom de passage, comme le saxophoniste Steve Grossman. « En définitive, j’ai appris quoi faire avant même de savoir comment le faire. » Ce mode d’apprentissage autonome est rare chez un musicien moderne. Il écoute ses pairs (comme David Sauzay, Eric Prost, etc.), et participe activement au collectif Mu, avec lequel il joue toute la nuit.
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