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« Exposition d’Antifranquisme à Toulouse »

Les régimes autoritaires du XXe siècle comme le nazisme, le fascisme et le stalinisme sont connus de tous, mais le franquisme d’Espagne et le salazarisme du Portugal restent relativement peu étudiés alors qu’ils ont laissé une empreinte significative dans l’histoire de leur pays. Pour rappel, le franquisme tire son nom de Francisco Franco (1892-1975). Il a pris rapidement le pouvoir en Espagne par un coup d’État militaire en 1936, provoquant une guerre civile brutale dont il est sorti victorieux en avril 1939. Par la suite, il a instauré une dictature cruelle et violente jusqu’à son décès en 1975.

En Espagne contemporaine, la valeur de son règne fait encore l’objet de débats. L’extrême droite et une partie de la droite minimisent souvent les méfaits du Caudillo, le dépeignant comme le « libérateur » du pays contre la menace communiste et le « modernisateur » du pays. L’exposition « Anatomie du franquisme » à Toulouse vise à contrecarrer cette réécriture de l’histoire. Cette exposition sera suivie d’une deuxième partie et a été précédée d’un colloque rassemblant des éminents chercheurs espagnols dans ce champ. L’objectif de l’équipe de commissaires franco-espagnols, dirigée par le professeur toulousain François Godicheau, est de lutter contre ce néofranquisme en faisant voyager cette exposition à Paris et surtout à Barcelone et Madrid.

Évidemment, pour monter une exposition sur le franquisme, des documents originaux d’Espagne étaient nécessaires. Si certaines institutions, comme la Bibliothèque nationale d’Espagne ou les Archives catalanes, ont prêté des œuvres, d’autres, notamment les académies militaires, se sont rétractées après avoir donné leur chef. Par conséquent le buste du Caudillo qui accueille les visiteurs à l’exposition est une copie.

Sans complaisance.

Le programme initial des organisateurs de l’exposition comprenait la présentation d’un garrot – un redoutable instrument de torture de l’ère médiévale qui s’appliquait progressivement autour de la gorge de l’individu condamné jusqu’à sa mort. Salvador Puig Antich, un ancien activiste anarchiste, est connu pour être le dernier individu exécuté par cette méthode brutale il y a exactement cinquante ans, en 1974. Bien que la détention de cet objet morbidement fascinant avait été initialement approuvée, le prêt de celui-ci a finalement été refusé. Pour représenter cet objet, les organisateurs ont projeté un documentaire démontrant son fonctionnement à l’aide d’un acteur.

Le moulage de buste du tyran et l’instrument de mort, qui étaient métaphoriquement présents et absents, font tous deux partie du parcours de cette exposition sans restriction. Les visiteurs se promènent parmi les reliques de l’oppression fasciste, comme les drapeaux et autres symboles de propagande de l’époque totalitaire. Ces objets comprennent des éléments tels que le rouge et le noir ainsi que les flèches groupées, qui sont des symboles de la Phalange espagnole, un mouvement influencé par le fascisme italien qui était le principal soutien de Franco.

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