« F-Mack, Petit Prince de Saint-Nazaire »

Fermilus Mackenson Fils Lenor est son nom de naissance, mais il est plus connu sous le nom de F-Mack sur scène. Il s’inspire de la musique rock et soul, des icones telles que James Brown et Tina Turner. Dans ses tenues qui rappellent Prince, avec une voix puissante comme celle d’une cantatrice vaudoue et un rythme caribéen, il parvient à électriser la nuit. Bien qu’étant Haïtien ayant adopté le Mexique comme son pays d’adoption, il demeure largement méconnu en France.

Le week-end du 19 au 21 juillet avait lieu la trente-deuxième édition du festival Les Escales de Saint-Nazaire, situé à l’embouchure de la Loire dans le département de la Loire-Atlantique. La grande roue plantée au cœur du site, sur l’île du Petit-Maroc, offre une vue panoramique sur l’est et l’ouest du port historique. À l’est, on peut apprécier la vue sur l’industrie maritime, avec d’énormes chantiers navals, une raffinerie et un pont massif. À l’ouest, l’océan se déploie avec ses mille profondeurs.

En contrebas, face à la base de sous-marins indestructible construite par les Allemands, se rassemble une foule de tous âges. Le prix d’entrée est de 45 euros par jour, ce qui est abordable et l’entrée est gratuite pour les enfants de moins de 12 ans.

Avec une mélange de pop câline provenante de Pomme et ses girls, du funk et du rock indomptable du groupe FFF qui promeut leur nouvel album deux décennies après le dernier, l’élan puissant de Féfé, ancien membre de Saïan Supa Crew, le rap de PLK, l’électro danse de Bagarre, la scénographie soul-funk (un peu trop?) raffinée de Jungle… nous avons The Vaccines, Ibrahim Maalouf, Bertrand Belin, Acid Arab, et Julian, le plus jeune descendant de Bob Marley… se trouve une sélection impéccable sous les feux de la rampe. Cependant, il semble qu’il n’est pas nécessaire pour F-Mack, notre anonyme né à Cité-Soleil, un quartier déshérité de Port-au-Prince en Haïti et membre d’une famille dite « classe moyenne », émerge sans besoin d’un podium pour briller.

Élevé au son de Céline Dion, il a été fasciné par le film « Selena » de Gregory Nava à 9 ans, un biopic sur l’artiste texane d’origine mexicaine qui a été assassinée à 23 ans. Il dit, « C’est la première fois que je comprenais à quoi ressemble la vie d’une chanteuse. J’ai décidé que c’était la vie que je voulais. » Avec une peau de noir profond, des cheveux épais et bouclés, et une moustache naissante, cet homme de 34 ans a toujours assumé son homosexualité. « Dans la vie, je me considère comme un homme gay; sur la scène, je suis un artiste : je suis ce que vous voulez. » Durant son parcours à l’École nationale des arts à Port-au-Prince, il s’est formé en flûte à bec et piano, mais surtout en chant, ce qui est devenu son atout majeur.

Sa diaspora personnelle est composée de sa famille. Son père a sept progénitures, tandis que sa mère en a neuf, tous maintenant dispersés dans diverses parties du globe. Depuis six ans, il a élu domicile à Mexico avec l’intention initiale de se consacrer à l’étude du jazz. Il jouit désormais d’une double citoyenneté et se produit régulièrement dans les clubs nocturnes, les salles de concerts, les événements privés où abondent les individus extrêmement fortunés, comme il le note avec un clin d’œil. Sans oublier, bien sûr, les festivals. C’est ainsi que son chemin l’a mené un jour à Saint-Nazaire.
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