D’une lueur radieuse, débordante d’énergie et de joie, la chorégraphe Blanca Li, âgée de 60 ans, brille dans son nouvel espace de travail lumineux à Paris. Le 5 juin, elle a été nommée à la tête de l’établissement public du parc et de la Grande Halle de La Villette par le président Emmanuel Macron et elle s’est très vite adaptée à son nouveau rôle, comme un poisson à l’eau. « J’aime être ici, » dit-elle avec un sourire éclatant, en gardant son accent espagnol malgré ses 32 années passées en France. « J’aime Paris, c’est mon foyer, c’est là que j’ai ma famille. » Elle est de nationalité franco-espagnole, mariée à un Français d’origine coréenne. « Les quatre années passées à Madrid, à diriger le Teatros del Canal de 2019 à 2022, n’ont pas été faciles , » dit-elle. Elle devait constamment voyager chaque week-end pour passer du temps avec ses deux enfants.
Cependant, tout semble se dérouler sans encombre pour cette femme d’action et entrepreneuse, une personnalité dynamique qui figure également dans les pages people des magazines pour son amitié de longue date avec la maison Chanel. Sa nomination a été perçue comme une soudaine ascension. Bien qu’elle n’ait jamais dirigé un centre chorégraphique national, elle a été élue à l’Académie des beaux-arts en 2019 et est surtout reconnue pour ses productions artistiques grand public. Son nom est moins associé pour sa gestion des lieux et festivals. Avant le Teatros del Canal, elle était à la tête du Centre andalou de danse à Séville en 2006 et dirigeait le ballet du Komische Oper à Berlin où elle est restée moins d’un an en 2002. Même si elle n’a jamais vraiment montré l’envie de diriger une institution, c’est sans doute parce que son emploi du temps ne semblait pas assez flexible pour le faire. Elle se lance dans cette nouvelle aventure sans aucune crainte.
Actuellement, elle a trois projets en cours de tournée, notamment le Bal de Paris qui est une installation numérique immersive en réalité virtuelle. En Avril, elle a eu l’occasion de travailler avec Abd al Malik et David Grimal pour Notre sacre à la Philharmonie de Paris. De plus, elle a mis en scène l’opéra Didon et Enée à Dijon le 7 juin. Elle a aussi révélé qu’elle travaille sur une nouvelle création nommée L’Ombre, qui sera présentée en 2025. Elle souligne qu’elle a beaucoup de travail à faire en disant, « Je suis d’abord et avant tout une artiste. Je me lève tous les matins en étant une artiste. Je dépends de mon travail artistique pour vivre, et je vais continuer à l’exercer. » Sa compagnie a environ trente danseurs qui s’entraînent dans un studio à Romainville, Seine-Saint-Denis. Elle ajoute, « Nous pouvons travailler de n’importe où, que ce soit en Chine ou ici », tout en montrant son téléphone portable. Vous devrez vous abonner pour lire le reste de cet article.
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