Cette semaine, les cinémas offrent un choix varié. « Eat the Night » présente une histoire d’amour fascinante qui se déroule simultanément dans la réalité et un jeu vidéo. En parallèle, « Dos Madres » explore le trafic d’enfants effroyable durant le régime franquiste dans un format qui mélange le thriller d’espionnage, le romanlettre, et le carnet de voyage. Aussi à l’affiche, une comédie noire se déroulant lors d’un dîner mondain : « Dîner à l’anglaise ».
Chef-d’œuvre à part entière, « Eat the Night », le second film du duo de réalisateurs Caroline Poggi et Jonathan Vinel est admiré. Avec un titre qui résonne comme un succès, c’est une œuvre qui transcende le cinéma. Ils ont réussi à capter l’obscurité de notre époque comme on aspire nerveusement les bouffées d’une cigarette. Cette utilisation atypique du réalisme et du virtuel est plus qu’un scénario classique. Les personnages naviguent entre ces deux mondes, se perdant parfois entre les deux. Certains spectateurs pourraient être déconcertés par cela, mais ils devraient rester ouverts. Présenté à la Quinzaine des cinéastes à Cannes, c’est une ode d’amour qui offre des perspectives sur une génération sombre.
Apolline, surnommée « Apo » (Lila Gueneau) et son frère aîné, Pablo (Théo Cholbi), qui tire sa subsistance de la vente illicite de pilules d’ecstasy, ont créé une réalité alternative dans le jeu vidéo Darknoon, où ils se concentrent sur le décapage incessant des ennemis avec des épées médiévales. Un autre individu se joint à eux, Night (Erwan Kepoa Falé), le partenaire romantique de Pablo, que ce dernier implique également dans ses plans sombres qui les mènent du dark Web à une obscurité plus sinistre. Au fur et à mesure, ils s’immergent tous davantage dans le monde virtuel, où ils n’expriment pas seulement leurs compétences de combat, mais aussi leurs émotions, ce qui ajoute une touche supplémentaire de romantisme à cette histoire de fraternité, de conflits non résolus et d’aspirations. Le film, réalisé par Caroline Poggi et Jonathan Vinel, met en vedette Théo Cholbi, Erwan Kepoa Falé, et Lila Gueneau (1h47).
Aussi à noter est « Dos Madres », qui explore les cicatrices historiques de l’Espagne. Sous l’ère Franco, près de 300 000 enfants ont été injustement déclarés morts à la naissance et volés à leurs mères espagnoles dans le cadre d’un commerce sinistre. Ce trafic d’enfants, facilité par des idées eugénistes folles et l’aide des institutions médicales et religieuses, non seulement a survécu à la dictature de Franco, mais a continué dans les années 1990 pour de simples raisons de profit. Il reste 67,97% de cet article à lire, qui est reservé uniquement pour les abonnés.
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