DISNEY+ – SUR DEMANDE – SÉRIES
La finalité de « Succession » et le traditionalisme des programmes promus par les services de streaming ont propulsé « The Bear » sur le devant de la scène. À sa troisième saison seulement, cette création de Christopher Storer suscite tous les espoirs des partisans d’un art dont l’âge d’or est révolu. Cependant, lors de son lancement le 26 juin aux États-Unis, cette saison a suscité la controverse parmi les téléspectateurs de « The Bear », certains y voyant les signes d’un déclin prématuré dans ces dix nouveaux épisodes.
On pourrait également y voir une phase de développement en parfaite adéquation avec les événements à l’écran. Les deux premières saisons étaient construites autour d’une trame narrative classique et impeccable. « The Bear » illustrait une fois de plus l’incarnation du rêve américain : un jeune cuisinier doué retourne dans sa ville natale pour reprendre le restaurant familial. Il transforme une équipe hétéroclite en un groupe d’élite, et un simple bistrot en restaurant haut de gamme.
Que faire maintenant que Carmen Berzatto (interprété par Jeremy Allen White) a atteint ses objectifs ? Devrait-il enfin affronter les démons qui le hantent, ceux-là mêmes qui font de ce personnage l’un des plus agaçants de l’histoire récente des séries ? Ou devrait-il continuer à suivre son obsession de la perfection, qui lui permet de garder à distance ses émotions, ses sensations et les autres.
La nécessité du compromis est évidente.
Si on espère une solution pour ce problème, on doit continuer à attendre, probablement jusqu’à la quatrième saison qui a déjà été filmée. Les premiers épisodes restent coincés dans les limites établies antérieurement. Après un prologue qui combine des flashbacks, des aperçus de la saison à venir, et des montages culinaires qui sont à l’origine de l’expression « pornographie alimentaire », on doit se satisfaire de longues scènes de conflits inutiles entre Carmy et son ami d’enfance Richie (joué par Ebon Moss-Bachrach). Ces conflits ressemblent à une tentative de battre le record de The Wire pour le plus grand nombre de « fuck you » prononcés dans un seul épisode.
L’objectif de Carmy est d’obtenir une étoile au guide Michelin, à quoi Richie répond en disant qu’il préfère Pirelli, rappelant l’un des rares moments humoristiques de The Bear. Cette quête conduit Carmy à élaborer une liste de « points non négociables ». C’est sur cette base que l’histoire commence à se construire, avec des revirements qui finissent tous par la même conclusion : la nécessité de faire des compromis et de s’adapter à la réalité.
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