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« Nager Avec Requins: Vanity Fair Hollywoodienne »

La série intitulée « Swimming With Sharks », un remake du long-métrage de George Huang de 1994, aurait pu exploiter le rituel d’autoflagellation que Hollywood semble aimer se donner en dévoilant ses turpitudes et ses déviances. Elle aurait pu incorporer la nouvelle génération de puissances cinématographiques, qui a fait le trajet de Silicon Valley à Beverley Hills. Malheureusement, elle choisit de rester un mélodrame exagéré, mené par des acteurs prêts à tout et truffé de références à l’actualité qui séduiront les cinéphiles et leur donneront le sentiment d’être impliqués dans le sinistre charivari du cinéma.

Lou Simms, interprétée par Kiernan Shipka (connue pour avoir été Sally Draper, la fille de Don et Betty dans Mad Men) vient d’être recrutée par le géant du cinéma hollywoodien, Fountain. Elle devra servir sous Joyce Holt, jouée par Diane Kruger, qui est la pionnière glaciale de l’entertainment. Même si elle est la directrice de Fountain, elle n’en est pas la propriétaire – cet honneur revient à un vieil homme débauché et maladif, Redmond Isaacson. Incarné par Donald Sutherland, sa présence seule justifie de s’accorder au moins les deux premiers épisodes.

Dans la tradition des jeunes femmes ambitieuses prêtes à risquer tout pour un pied-à-terre dans une société qui les rejette, Lou Simms fait en sorte d’attirer l’attention de Joyce Holt. Ce dernier est en train de poursuivre une auteure de littérature pour jeunes adultes qui résiste à vendre les droits de son best-seller. Tandis que l’assistant séduisant échoue, Lou se donne à l’écrivain qui, étonnée par ce qu’elle pense être une tactique immorale de Joyce Holt, signe immédiatement le contrat qui lui a été proposé pendant des semaines.

La partition musicale inquiétante des six courts épisodes de Swimming With Sharks est conçue pour susciter des provocations parmi les bourgeois qui ignorent l’industrie du cinéma, et pour transgresser les normes sans les violer. Au fur et à mesure de l’évolution du scénario, l’ambiance sonore anxieuse finit par avoir un sens, contrastant initialement avec le ton satirique de la série. Il est notamment possible de s’amuser à déchiffrer les personnages à peine voilés qui représentent des figures hollywoodiennes.

La personnalité de Redmond Isaacson rappelle des traits de Sumnern Redstone, le défunt chef de Paramount, et le comportement effrayant de Harvey Weinstein. Joyce Holt est bien sûr impitoyable, prête à tout pour protéger ses propres intérêts – tout comme l’ont été les rares femmes qui dirigeaient des studios. Mais grâce à Diane Kruger, Joyce Holt est une âme perdue aussi, cherchant à combler le vide de sa vie par une maternité qui continue de lui échapper.

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