L’ancienne ministre Rachida Dati avait initialement déclaré lors d’une visite à Nontron, Périgord en janvier, que le ministère de la culture avait besoin de se désenclaver. Elle avait également annoncé une vaste consultation sur l’offre culturelle en zone rurale. Au cours du printemps, environ 35 000 contributions en ligne de diverses parties, notamment des élus locaux, des résidents et des acteurs culturels, ont été recueillies et consolidées sous forme d’un plan d’action sur quatre ans. Malgré certaines hésitations, Bercy a finalement donné son accord. Le plan, initialement prévu pour le 4 juillet, a malheureusement dû être retardé en raison de la dissolution inattendue de l’Assemblée nationale le 9 juin.
Cependant, Rue de Valois, conseiller de Rachida Dati, espère que cette étude ne sera pas oubliée. On avait envisagé de fixer une date entre les deux tours des élections législatives, mais une attention excessive aux sentiments d’abandon dans les zones rurales pourrait renforcer l’extrême droite. Le ministère de la culture a finalement décidé de révéler l’étude le jeudi 11 juillet. Fait remarquable : près de la moitié du rapport se consacre aux mesures déjà prises par l’État dans ces régions périphériques, des Micro-Folies jusqu’au plan Fanfare initié en 2021.
Même si cela peut sembler être une stratégie politique évidente, on ne peut nier la réalité. Silencieusement, les défenseurs de la culture ont entamé leur travail sur le terrain avant même l’arrivée de Rachida Dati. Malgré le manque de lieux culturels officiellement reconnus, qui sont peu nombreux en milieu rural, on retrouve 72 % des bibliothèques et 55 % des monuments historiques dans les zones rurales. Le manque de visibilité est un problème plus pressant que le manque d’offres culturelles. En outre, l’accès à la culture est souvent difficile : 35% des personnes interrogées estiment que les lieux culturels sont trop loin et 42 % trouvent que les prix des billets sont excessifs. Pour résoudre le principal problème de mobilité, des solutions itinérantes ont été mises en œuvre. Cependant, elles ne profitent qu’à une minorité de la population : seulement 12% ont utilisé les bibliobus et à peine 10 % ont profité du cinéma mobile.
Concernant les attentes locales
Un autre résultat de l’enquête est que les services proposés ne correspondent pas toujours aux besoins locaux. Les résidents souhaiteraient être plus impliqués dans la programmation culturelle et demandent des activités plus festives et accessibles. 44% d’entre eux souhaitent avoir des concerts, 33% souhaitent des défilés, des fêtes et des carnavals, et 28% aimeraient voir des projections de films. Cela montre que la culture va bien au-delà de l’offre institutionnelle. Quant aux élus, désillusionnés par le processus laborieux de demande de subventions, ils aspirent à être accompagnés dans la construction de projets culturels, à mutualiser leurs ressources et à travailler en réseau.
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