Catégories: Culture
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11 juillet 2024 22 h 07 min

Voyage à Nantes: Ombre et Lumière

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À la lumière de nombreuses expositions récentes qui ont placé l’arbre au centre de leur exposition, Nantes a décidé de faire de même dans son propre style pour sa prochaine édition d’été. « Dans le ‘film’ de la ville, il semble être un simple figurant immobile, tandis que tout continue de bouger autour », selon Jean Blaise, le directeur artistique de l’événement. Cependant, ajoute-t-il, dès que nous nous donnons la possibilité de l’observer, l’arbre devient rapidement une figure omniprésente et dominante. Avec son équipe, ils ont encore une fois invité des artistes à nous faire voir ce qu’on tend à oublier, en l’occurrence, des arbres singuliers, qu’ils soient publics ou privés, dans la continuité de la statuaire de 2023.

Quelques artistes ont choisi d’interagir directement avec des arbres, sans leur nuire, comme l’artiste taïwanaise Yuhsin U Chang. Elle a choisi un pin parasol à la butte Sainte-Anne pour réaliser une projection surréaliste de sa propre perception temporelle : ses branches traversent une section de son tronc, illustrant l’envergure hypothétique de l’arbre à son apogée, à 250 ans. Cette sculpture, bien que faite de contreplaqué, pèse près de 400 kilos et dégage un réalisme impressionnant. Elle est l’une des œuvres maîtresses de l’exposition, nichée dans un petit parc du haut de la ville.

Aux alentours du château des ducs de Bretagne, Séverine Hubard a également investi les branches d’un pin de Monterey qui mesure presque 20 mètres de haut. Elle s’est inspirée du clocher d’une maison étorquée, située près de la gare, pour réaliser une cabane qui fait miroir. Cette construction en trompe-l’œil prend la forme de la charpente tordue du clocher et surgit de l’arbre comme une excroissance.
« Main Monumentale »

Dans la ville et au milieu des vignobles alentour, on peut admirer les œuvres en verre soufflé de la Maison Pelletier Ferruel qui ornent les branches des arbres, les transformant en véritables bijoux. Parmi ces créations, on distingue des bracelets-chenilles, des pendentifs et des grigris champignons. Ces œuvres sont placées sur différents types d’arbres choisis en collaboration avec le département nature et jardin de la municipalité, tels que le chêne, le tulipier, le houx ou le platane.

D’autres artistes ont conçu des dispositifs pour valoriser des arbres qui sont en eux-mêmes des œuvres d’art, sans y toucher. Parmi ceux-ci, nous pouvons citer quatre tilleuls dont les branches ont été taillées en forme de marquise. Ils constituent l’entrée du cimetière élégant de la Bouteillerie, où le duo d’artistes Aurélie Ferruel et Florentine Guédon a placé une sculpture en pierre, verre soufflé et torchis. Cette œuvre, qui mêle le biologique et le fossile, est centrée sur la graine, les germes et les glaneurs. On peut la voir se prolonger dans la cour d’honneur de l’hôtel de ville, sous un magnolia.

Par ailleurs, l’installation « Le Désespoir des singes » trouve sa place au sein de Les Jardins d’Arcadie de la Visitation, une anciennne résidence monastique du XVIIe siècle maintenant dédiée aux seniors, dont un spécimen de conifère épineux d’environ 150 ans est le principal attrait. Le sculpteur Sébastien Gouju en a fait ressortir la singularité en créant une interprétation en ferronnerie spiralée et en céramique représentant des singes.
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