Catégories: Culture
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9 juillet 2024 7 h 09 min

« Céline Dion: Parcours douloureux d’une diva muette »

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UNE NOUVELLE VARIÉTÉ DE DOCUMENTAIRE VOIT LE JOUR – VIDÉO PRIME À LA DEMANDE

La mise à nu de la vie privée d’une célébrité musicale internationale émerge comme une catégorie inédite de documentaire. Après la sortie de « Joan Baez. I Am a Noise », gênante et parfois pathétique, sortie en salle le mercredi 26 juin, on assiste à « Je suis : Céline Dion », diffusé sur Prime Video.

Compte tenu du contenu, on peut se demander comment la Ministre des sports, Amélie Oudéa-Castéra, a pu envisager que la diva québécoise puisse chanter à l’ouverture des Jeux Olympiques de Paris. Cette hypothèse semble autant plausible que l’éventuel retour de Daft Punk pour le même évènement…

Le long-métrage de la réalisatrice américaine Irene Taylor est en réalité une œuvre ancrée dans la réalité. Elle documente la lutte déchirante que mène la chanteuse contre une maladie rare appelée syndrome de raideur (SRP), révélé en décembre 2022 après l’annulation d’une tournée européenne déjà reportée. Ayant interrompu son Courage World Tour à cause de la pandémie de Covid-19, Céline Dion n’a plus goûté la joie de la scène depuis un concert à Newark (New Jersey), le 8 mars 2020.

La PSP affecte son trésor le plus inestimable – sa voix en provoquant une rigidité dans les muscles de sa gorge. Le public assiste impuissant à la douleur de la cinquantenaire, filmée avec ses enfants à sa maison de Las Vegas (Nevada): ses crises de convulsions nécessitant l’intervention médicale, sa pharmacothérapie, son désespoir et ses larmes face à la malheureuse destinée… Jusqu’à une scène finale éreintante – tremblements, rigidité, et gémissant – avec le physiothérapeute. Sa souffrance exhibée interpelle: « Je ne veux pas qu’on entende ça », prévient-elle, cependant, un dispositif spécial a été activé avec son consentement pour la contrarier.

Des instants élixirs

Ceux non-avertis de son travail artistique n’enrichiront pas leur savoir. Les séquences d’archives ne font que souligner durement le contraste entre le passé et le présent, depuis qu’une adolescente québécoise a grandi dans une grande famille de quatorze enfants rêvant de « devenir une célébrité international ». Un souhait qui s’est amplement réalisé, avec plus de 200 millions d’albums vendus dans le monde entier.

Son supplice offre fort heureusement quelques instants de bonheur. Comme la visite à l’entrepôt qui conserve les affaires personnelles de la chanteuse, qui dispense un conseil surprenant: « Quand une fille aime ses chaussures, elles lui vont », suggère-t-elle. Peu importe la taille. Un moment émouvant capture Céline Dion en train d’écouter La Callas interpréter le morceau Ebben? Ne andro lontana, de La Wally, l’opéra d’Alfredo Catalani, puis elle fait voir le collier qui appartenait à la diva, offert par son mari et impresario René Angélil, décédé en 2016. Les souvenirs de l’homme qui a découvert le phénomène en 1981 résonnent avec moins de surprise au son de sa reprise d’All by Myself.

La scène marquante dans le documentaire « Je suis: Céline Dion » est lorsque la chanteuse reclusive se retrouve face au microphone pour les essais de voix de « Love Again », un des cinq nouveaux titres qu’elle a sortis en 2023 pour une comédie romantique, marquant ses débuts au cinéma. Rien n’échappe à son oreille, pas même les notes hors de sa portée ou le ton endommagé de sa voix, ni les encoragements enthousiastes de son entourage, qu’elle reconnaît comme une supercherie. À l’écoute du résultat, elle grogne: « Je n’aime pas ça ». Cependant, elle retourne sans tarder au travail, et indique à ses fans: « Je ne m’arrêterai pas ».

Le documentaire « Je suis: Céline Dion » d’Irene Taylor (Etats-Unis-Canada, 2024, 102 min) est disponible à la demande sur Prime Video.

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