Le surf, un sport créé en Polynésie par les Hawaïens au début du 20ème siècle et devenu un symbole de la culture californienne, serait-il également marqué par le racisme ? C’est ce que cherche à explorer la mini-série documentaire en quatre parties conçue par Cécile Delarue et Hélène Eckmann. Cette série s’attaque à un certain type de ségrégation dans le surf qui persiste depuis de nombreuses années.
Daniel Duane, écrivain et surfeur, note que depuis longtemps, l’image stéréotypée du surfeur est celle d’un homme blanc. Il soulève la question suivante : « Le racisme est-il ancré dans la culture du surf ? » Sa réponse est affirmative. Depuis les années 1930, les surfeurs noirs sont confrontés à des commentaires désobligeants et au harcèlement. Des surfeurs comme Rico Blevins doivent recourir à différentes stratégies, comme surfer aux petites heures du matin, pour éviter les confrontations.
Avant 1965, les « lois Jim Crow »interdisaient aux personnes de couleur de vivre près de la mer, empêchant ainsi l’accès à l’apprentissage du surf et de la natation. À Santa Monica, près de Los Angeles, Inkwell Beach était l’un des rares espaces littoraux accessibles à cette population. C’est là que Nick Gabaldon, le premier champion de surf afro-américain, a appris ce sport. Malheureusement, il est décédé dans un accident de surf à Malibu en 1951, à l’âge de 24 ans.
Des plages ont été réservées aux hommes blancs pendant longtemps.
Le récit documentaire fait référence à Miki Dora (1934-2002), un séduisant surfeur blanc avec une bonne musculature, qui a gagné en popularité dans les années 1950 et 1960 à Malibu. Il se distinguait par la swastika qui ornait sa planche de surf et ses propos teintés de racisme et de nazisme. Il parlait ouvertement du « localisme », une mentalité selon laquelle seuls les surfeurs locaux devraient profiter des vagues.
Rancho Palos Verdes avait à un moment une plage nommée Lunada Bay, célèbre pour ses vagues impressionnantes et magnifiques, qui était principalement réservée à un groupe d’hommes blancs. Les habituels, surnommés « gang des Bay Boys », étaient réticents à partiquer le surf avec des « non-locaux », inquiets que « des Afro-Américains afflueraient, ce qu’ils n’auraient pas apprécié », selon Vic Otten, avocat. Alors qu’il y a près de 13,5 millions de surfeurs aux États-Unis, les choses ont commencé à changer ces dernières années, en grande partie grâce au mouvement Black Lives Matter, auquel le documentaire est lié.
Justin « Brick » Howze, un surfeur partisan de la cause, a déjà été insulté par le terme N-word (« le mot en N ») plus de 40 fois par une seule personne. En réaction, il a organisé un peace paddle (« rame de la paix »), un rassemblement de surfeurs pour manifester dans l’eau. La première compétition exclusivement réservée aux surfeurs noirs a eu lieu le 16 septembre 2023. « C’est une renaissance du surf noir. Nous pouvons désormais nous immerger dans l’eau sans craindre nos collègues » déclare Farmatia, une jeune surfeuse californienne, optimiste et pleine d’espérance.
Cécile Delarue et Hélène Eckmann ont conçu une mini-série documentaire intitulée « Black Surfers Matter ». Cette production française de 2023 comporte quatre épisodes de 15 minutes chacun. La série peut être visionnée sur Arte.tv jusqu’au 28 avril 2027.
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