Dans le cadre du festival de photographie, nous avons retenu neuf expositions parmi une quarantaine de propositions, qui méritent votre attention. Celles-ci abordent des thèmes variés, allant des migrants aux levers de soleil, du regard acéré sur l’autorité, à l’impressionnant recueil d’images documentaires.
L’une des expositions met en lumière une interprétation fantaisiste du voyage des migrants traversant le Mexique en quête d’une vie meilleure aux États-Unis. Cette œuvre est l’ouvrage de la photographe hispano-belge Cristina de Middel, qui fusionne avec talent la réalité et la fiction. Elle a brillamment mis en scène son exposition dans l’église des Frères Prêcheurs, séparant l’espace en deux pour illustrer deux nations distinctes : d’un côté, un Mexique à la fois fantastique et dangereux, et de l’autre, une représentation des États-Unis ressemblant à un parc d’attractions tape-à-l’œil et artificiel.
Debi Cornwall, dans son exposition, examine les facettes du pouvoir à travers le prisme du théâtre.
Debi Cornwall, une photographe américaine, capture des images de centres d’entraînement militaire, des musées historiques et des rassemblements politiques de partisans de Trump. Son but n’est pas de les dépeindre fidèlement, mais de mettre en avant la manière dont le pouvoir militaire et politique est représenté et comment les citoyens adhèrent à cette représentation fictive de la nation et de la citoyenneté. Ses photographies oscillent entre la réalité et le simulacre, avec des soldats arborant de fausses blessures ou des acteurs irakiens jouant leur propre histoire. Elle a également créé un film en mélangeant des faits réels et des extraits de films connus, afin de souligner l’influence de Hollywood dans la création et la perpétuation des mythes américains. Son travail peut être vu dans « Citoyens Modèles » présenté au Monoprix.
Par ailleurs, la Fondation A propose une exposition majeure mais pas écrasante. Elle expose près de six cents photographies qui mettent en lumière la vision d’Astrid Ullens de Schooten qui a acquis ces œuvres au cours des trente dernières années. Son choix s’est porté sur des photographes documentaires conceptuels qui font une série de travaux, généralement en noir et blanc, cherchant à organiser et à classifier le monde pour essayer de le comprendre. L’exposition comprend de grands noms de la photographie, beaucoup d’entre eux sont américains, de Walker Evans à Larry Sultan, en passant par Lee Friedlander. Les photographies exposées offrent des aperçus puissants de l’anonymat dans les grandes villes, des vestiges de la guerre, de l’expérience de l’anonymat et de la vieillesse.
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