La 78ème édition du Festival d’Avignon a vu la participation notable du chorégraphe Boris Charmatz, qui est une figure marquante de la scène contemporaine depuis les années 1990. L’auteur célèbre de trois productions, dont une relance de son œuvre « Liberté Cathédrale » créée en septembre 2023, est aussi connu pour sa nomination en tant que directeur de Tanztheater Wuppertal en 2022, la compagnie emblématique de Pina Bausch (1940-2009).
Dans cette édition du festival, Boris Charmatz a joué le rôle d’un « artiste complice ». Ce rôle est le produit de nombreuses discussions avec Tiago Rodrigues et son équipe, où ils ont abordé leurs recherches respectives en tant que metteur en scène et chorégraphe, ainsi que la programmation du festival. Il est important de noter que bien qu’il était inyttéstensivement impliqué dans ces aspects, Boris Charmatz n’a pas participé activement à la sélection des autres artistes du festival.
En tant que directeur de Tanztheater Wuppertal, Charmatz a exprimé le souhait de présenter à la fois son propre travail et celui de Pina Bausch. Ce désir a suscité une réflexion sur la transmission et le répertoire, ainsi que la réinterprétation de l’histoire de la danse à travers le prisme des trois temporalités; le passé, le présent et le futur.
En outre, les deux hommes, tous deux « étrangers » à la tête d’institutions lui portugais et Boris français à la tête d’une troupe allemande, ont partagé des discussions passionnantes, générées par leur parcours uniques. Ils sont convaincus que leur histoire illustre une Europe attachée à la libre circulation des pensées et des individus, particulièrement importante dans le contexte politique actuel.
Enfin, dans ce rôle d’artiste complice, Charmatz a manifesté une présence très forte durant tout le festival, participant du premier au dernier jour avec ses trois productions.
Dans le stade de Bagatelle, vous mettez en scène « Liberté Cathédrale », une création que vous avez fait naître en septembre 2023 dans l’église de Mariendom, à Neviges, près de Wuppertal. Pourriez-vous nous parler de l’importance que revêt pour vous l’idée d’un lieu non-dédié à la danse, comme une église, un stade ou un espace extérieur? Vous qui avez nommé votre troupe « Terrain » et qui plaidez régulièrement pour une institution « sans murs ni toit ».
En 2011, nous avions dansé « Levée des conflits » sur le même stade, celui de Bagatelle, où j’ai choisi de faire ce spectacle. On peut dire que c’est un lieu « dansant », compte tenu de sa platitude. Je me rappelle qu’en 1996, Dimitri Chamblas et moi-même avions performé « A bras-le-corps » dans un champ à Uzès (Gard). Les mêmes mouvements peuvent évoquer différentes choses selon les espaces. J’apprécie particulièrement ces lieux bruts, sous le ciel. Nous sommes exposés aux éléments, à la pluie ou à la chaleur intense, spécialement à Avignon. Nous sommes sensibles à tout ce qui nous entoure et qui peut modifier le spectacle. Le public aussi d’ailleurs, car il se retrouve dans des conditions moins confortables que celles d’un théâtre.
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