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« Festival ‘off’ d’Avignon: seul-en-scène dominant »

Le « Festival off » d’Avignon, un grand événement théâtral essentiel pour la visibilité des troupes à la recherche de programmations de tournée, est fréquemment décrit par une série de chiffres, parce qu’ils sont frappants. La 58ème édition, qui se tiendra du 3 au 21 juillet (et dès le 29 juin dans certains théâtres), poursuit la tendance de la grandeur qui distingue ce rassemblement : 1 666 performances (par rapport à 1 491 en 2023), dont 536 créations, dans 141 endroits. Cela représente un total de 24 664 levées de rideau (contre 33 000 en 2023), pour une capacité totale de 2,5 millions de sièges.
Cette apparente contradiction entre un nombre record de performances et une diminution du nombre de représentations est due à la décision de plusieurs troupes et producteurs de ne pas jouer pendant toute la durée du festival (340 performances ont lieu moins de dix jours) et de se partager les horaires, afin de réduire les coûts d’exploitation.

En dépit des statistiques globales, un nouveau changement se manifeste sur la scène du théâtre vivant. Une grande partie, soit 68% des performances présentées au « off », ne met en scène qu’un ou deux acteurs (une hausse par rapport à 60% en 2023), dont 31% sont des solos. Laurent Domingos, un metteur en scène et co-président de AF & C, qualifie ce festival « off » d’Avignon comme étant l’expression de la fragilité économique du théâtre vivant.

L’augmentation des performances solo et des formats minimalistes, qui dépasse les classiques one-man ou woman-shows (16,4% des performances « off » se classent dans la catégorie « humour »), est due aux contraintes financières (loyer d’heure, salaires, logement, communication, etc.) et à la complexité de distribution.

Laurent Sroussi, le co-directeur du théâtre 11-Avignon et directeur du Théâtre de Belleville à Paris, déclare que cette tendance croissante est associée à la difficulté croissante de distribution des spectacles. Pour exagérer, il explique qu’il y a quelques années, si quelqu’un se rendait à Avignon avec une excellente performance dans un lieu connu, on pouvait obtenir quarante dates de distribution. Aujourd’hui, il y a juste assez pour couvrir les pertes avec vingt dates.

Aurélien Rondeau, co-directeur du théâtre Train bleu à Avignon, explique que face à un budget en diminution, un lieu comme une scène nationale ou un théâtre municipal est contraint de choisir des productions moins coûteuses, ce qui se traduit généralement par moins d’artistes sur scène. Cette dynamique affecte également les compagnies qui, en cherchant à réduire les risques financiers, limitent le nombre d’artistes qu’elles emploient. La rentabilité étant de plus en plus difficile à atteindre, elles doivent sans cesse s’adapter pour s’aligner aux attentes des programmateurs. Cependant, cet article n’est pas complet, 68.03% restent à lire pour les abonnés.

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