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« Collection Vases Grecs d’Antoine Vivenel »

Alors que la liste des musées français cherchant à exploiter l’engouement autour des Jeux Olympiques de 2024 se rallonge, on pourrait négliger l’exposition « So Greek ! » qui est organisée au Centre Antoine-Vivenel de Compiègne (Oise). Pourtant, ce serait une erreur de ne pas y prêter attention. C’est une exposition qui ne se focalise pas uniquement sur les amphores attribuées autrefois aux vainqueurs des Jeux panathénaïques à Athènes, mais elle va au-delà de cela. Elle sert en effet à présenter en détail le profil d’Antoine Vivenel (1799-1862), collectionneur exceptionnel qui a rassemblé ces objets.

Natif de Compiègne, cet architecte et entrepreneur a fait fortune pendant la monarchie de Juillet. Il a également parcouru de nombreuses salles de ventes aux enchères. « Son projet était de construire un musée consacré à toutes les formes d’art et à toutes les cultures, explique Delphine Jeannot, la directrice du Musée de Compiègne. Il a réussi à regrouper environ quatre mille objets qui datent de la préhistoire jusqu’au milieu du XIXe siècle. Il les a ensuite légués à sa ville natale. Ils ont été sélectionnés pour leur beauté esthétique, mais également pour leur valeur éducative puisque, selon lui, un musée est destiné à être un lieu d’étude et non un lieu de simple flânerie. »
Parmi ces objets, on retrouve des pièces relatives à Héraclès et Dionysos.

Antoine Vivenel a élaboré sa collection « universelle » en employant une méthode scientifique, comme l’indique Delphine Jeannot. Il y a des fichiers écrits par lui-même, complétés de croquis, ainsi qu’un catalogue distingué par catégorie. Son intérêt s’étend à tous les continents, mais il montre une préférence particulière pour les antiquités de la Méditerranée, comme la plupart des collectionneurs de son époque. Parmi celles-ci, il compte environ trois cents céramiques grecques. Il est courant de considérer sa collection comme « la plus importante de France après celle du Louvre », bien que la comparaison ne soit pas vraiment appropriée étant donné l’ampleur de la collection Campana du musée parisien.

Il ne faut toutefois pas dédaigner la visite à Compiègne, où l’on peut contempler des vases qui n’ont pas été exposés pendant deux ans en raison de la rénovation du musée. Ce temps a permis d’évaluer l’état des céramiques, dont plusieurs dizaines ont été restaurées par Claire Gonnier. Certaines pièces étaient en mauvais état et menaçaient de s’effondrer sous leur propre poids. Des actions de nettoyage, de démontage et de dessalage des poteries ont été entreprises.

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