Le vendredi 21 juin a marqué une date importante pour le Théâtre national de l’Odéon-Théâtre de l’Europe, basé à Paris, car c’est le jour où Julien Gosselin a été annoncé comme le nouveau directeur. Gosselin assurera cette fonction à partir du 15 juillet, un poste qu’il occupera pour une durée de cinq ans, suite à une décision de Rachida Dati, la ministre de la culture. Cet artiste doué, né en 1987, a fait ses études à l’école de théâtre du Centre dramatique de Lille, où il a co-fondé la compagnie de théâtre « Si vous pouviez lécher mon cœur » à la fin de son parcours universitaire.
Gosselin s’est fait connaître en 2013 lors du Festival d’Avignon grâce à sa pièce de théâtre humoristique et cynique, « Les Particules élémentaires », basée sur le roman de Michel Houellebecq. Il est depuis considéré comme l’un des metteurs en scène les plus prometteurs de sa génération. Gosselin est reconnu pour la conception de ses spectacles, qui plongent son public dans des expériences d’immersion intense. L’utilisation de vidéos, de musiques, de jeu passionné et l’accent mis sur les passions exacerbées et les conflits humains font partie intégrante de ses représentations, généralement adaptées de romans époustouflants et captivants.
Son dernier spectacle, « Extinction », créé à Montpellier en juin 2023, transportait le public dans les origines du mal du nazisme en explorant les œuvres de Thomas Bernhard et d’Arthur Schnitzler. Gosselin, qui se définit comme un promoteur de « chocs esthétiques », succède à Stéphane Braunschweig. Ce dernier, en janvier, a décidé de ne pas se présenter pour un troisième et dernier mandat à la tête du théâtre, déclarant qu’il lui manquait les moyens nécessaires pour mener à bien son projet artistique et regrettant le manque de soutien de son administration alors que les fonds du théâtre se raréfiaient. Le choix s’est porté sur Julien Gosselin, préféré à Thomas Jolly.
En étant sous la supervision directe du Ministère des finances, l’Odéon obtiendra-t-il l’aide financière tant désirée par son ancien directeur ? Pour le moment, Julien Gosselin ne souhaite pas prendre la parole. « Je suis très content », a-t-il informé au « Monde », mais avant d’accorder des entretiens, je veux d’abord discuter avec les équipes du théâtre. »
La nouvelle de sa nomination met fin à six mois de doutes et de bruits de couloir incessants. Élu face à Thomas Jolly (dont le nom circulait régulièrement), Julien Gosselin se voit confier la gestion d’un théâtre économiquement instable tout en étant artistiquement remarquable. Par ailleurs, il fait son entrée dans un établissement qu’il connaît bien, ayant présenté quatre de ses spectacles : Les Particules élémentaires en 2014 ; 2666, inspiré de Roberto Bolano en 2016 ; Joueurs, Mao II, Les Noms, tirés de l’oeuvre de Don DeLillo en 2018 ; Le Passé, inspiré de Lonid Andreïev en 2021.
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