« PLANÈTE+ – DOCUMENTAIRE LE 19 JUIN À 23 H 50
En 1959, dans la ville de Francfort, la majorité des citoyens semblaient avoir fait une croix sur les souvenirs de la guerre et du national-socialisme, préférant bénéficier de la prospérité économique. Les rues étaient bondées de voitures élégantes, les magasins étaient toujours pleins, les gens avaient des emplois et partaient en vacances.
Cependant, pour une petite fraction de la population allemande, l’oubli de ces années sombres était inacceptable. Parmi eux se trouvait le procureur Fritz Bauer (1903-1968). En tant que Juif, social-démocrate et homosexuel, Bauer avait été incarcéré dans un camp de concentration dès 1933, avant de réussir à s’échapper pour se réfugier au Danemark. À son retour d’exil en 1949, il fut choqué par les secrets bien gardés de la société allemande et le nombre d’anciens nazis occupant des postes clés.
Convaincu que l’Allemagne devait faire face à son passé pour véritablement évoluer vers la démocratie, Fritz Bauer a été informé par un Juif réfugié en Argentine de la présence à Buenos Aires du criminel nazi Adolf Eichmann (1906-1962). Cependant, il décida de donner cette information au Mossad plutôt qu’à la justice allemande, infestée d’anciens partisans d’Hitler. En effet, après le verdict plutôt indulgent du procès de Francfort en août 1965, où vingt-deux anciens SS furent jugés, un procureur déclarait avec amertume : « Eichmann aurait été ravi d’être jugé en Allemagne. Il n’aurait écopé que de quelques années de prison ! »
Nazi jugés par des Allemands »
Fritz Bauer avait l’intention d’assurer que les nazis allemands soient mis en procès par leurs homologues allemands, plutôt que par des juges internationaux comme cela avait été le cas à Nuremberg après la guerre. En 1959, un journaliste confia à Bauer un document inestimable qui avait miraculeusement survécu aux flammes d’Auschwitz. Ce document révélait une multitude de noms de victimes exécutées, ainsi que ceux des membres SS impliqués de diverses manières dans les atrocités.
Ce document offre à Bauer l’opportunité de rassembler l’ensemble des dossiers de criminels de guerre allemands sous son autorité à Francfort. Il assemble une équipe experte de procureurs jeunes, permettant ainsi à la nouvelle génération d’interroger leurs aînés.
Le documentaire incisif relate l’histoire du procès de Francfort, qui commença en décembre 1963. Il expose les obstacles créés par un système judiciaire réticent à déterrer le passé, le déni criant de criminels arrogants, ainsi que la terreur des survivants qui ont témoigné. Malgré l’issue du verdict (uniquement six SS condamnés à perpétuité, trois libérés et les autres ayant purgé de courtes peines), ce procès a servi à révéler au monde entier les horreurs d’Auschwitz.
Le Procès d’Auschwitz, la fin du silence, de Barbara Necek (Fr., 2017, 52 min).
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