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« Denis Lavant: Silence Définit Relation Carax »

Denis Lavant, acteur extraordinaire issu de l’école du cirque et de la commedia dell’arte, s’est transformé en l’alter ego de Leos Carax dans le cinéma. L’incroyable anxiété de Carax a été amplifiée par l’éloquence de Lavant et la vivacité corporelle. Leur collaboration a démarré en 1984 avec Boy Meets Girl et a continué avec Mauvais sang (1986), Les Amants du Pont-Neuf (1991), Merde (2008), Holy Motors (2012) et enfin, C’est pas moi.

Il semble que Carax n’accorde pas d’interviews sur ce film, qui est pourtant très personnel.
C’est vrai, j’ai l’impression que c’est moi qui fait tout.
Est-ce ironique que vous, son alter ego à l’écran, le devenez maintenant dans la vie réelle ?
Ne nous emballons pas, je me retiendrais bien de parler en son nom. Je comprends sa réticence. C’est devenu rare de nos jours de vouloir s’exprimer uniquement à travers ses œuvres, sans ajouter de commentaires. Je me souviens de moments marquants avec Leos, plus jeune, lorsqu’il était contraint de s’exercer à quelque chose qu’il n’aime pas. Une fois, lors d’une conférence de presse à Berlin, les journalistes insistaient pour qu’il explique les références de Mauvais sang. Il a finalement répondu qu’il n’aimait pas le mot « référence » parce qu’il lui a rappelé « révérence » avec un accent nazi. C’était peut-être pire.

Pourriez-vous parler des circonstances de votre rencontre, qui remonte à un certain temps now ?

Mon parcours a commencé simplement. J’étais un novice au Conservatoire de Jacques Lassalle, où il m’a découvert à travers mon profil sur l’ANPE [autrefois Pôle Emploi, maintenant France Travail] grâce à ma photo. Notre première interaction a eu lieu lors de notre rencontre où il m’a présenté le script de Boy Meets Girl.

En ce qui concerne l’ampleur de notre collaboration, elle n’a pas menée à une amitié proprement dite. Il s’agissait d’une relation singulière, impénétrable basée sur la connivence et le sérieux du travail. Nous nous exprimions rarement par des mots, préférant le silence. Avec chaque film, des nouveaux défis sont imposés, centrés sur la qualité de l’expression et le rôle, plutôt que sur la psychologie. Les Amants du Pont-Neuf a été le summum, au cours duquel on a frôlé le désastre, mais on s’en est sorti indemne. Cette expérience a redonné vie à notre relation lors de la création du personnage de Monsieur Merde, où nous avons commencé à explorer le domaine de l’imitation et du faux. C’est notre participation commune dans Mister Lonely [2007] d’Harmony Korine, où nous nous sommes révélés dans les rôles de l’agent de Michael Jackson et de Charlie Chaplin, qui a fait naître cette idée.

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