« Demandé sur Disney+ – Série
Elisabeth Moss est une merveille dans l’industrie du cinéma. Pour ceux qui ont besoin d’être persuadés, jetez un coup d’œil à Mad Men sur MyCanal ou au film Her Smell (2019) d’Alex Ross Perry, en streaming sur UniversCiné. The Veil, cependant, nous permet de percevoir les limites de ses compétences.
Menant d’abord sur une approche quasi réaliste, cette série d’espionnage réalisée par Steven Knight, le créateur de Peaky Blinders, finit par se transformer en mélodrame extrême que les plus naïfs auront du mal à absorber. C’est alors, dans le dernier épisode, que l’évidence frappe – l’actrice est incapable de lutter contre des dialogues pompeux et des situations qui défient toute rationalité, malgré sa dévotion absolue et sa maîtrise impeccable de son métier.
En attendant, on a passé quelques moments agréables avec Imogen, le nom choisi par son personnage, officier de l’agence britannique MI6. Sa mission est de prendre en charge Adilah El Idrissi (jouée par Yumna Marwan), soupçonnée d’être à la tête de l’organisation État Islamique, du nord de la Syrie jusqu’à Paris. Cette première partie est la plus réussie. De Homeland à No Man’s Land, ce contexte est assez familier pour ceux qui regardent régulièrement des séries. Elisabeth Moss le traverse avec vigueur, présentant une version brutale, cynique mais élégante de l’espionne moderne, aussi prompte à sortir son arme qu’à dénoncer ses commanditaires.
Flash-back envahissants »
Cependant, le problème est déjà instauré. La conversation entre les deux femmes, l’ambassadrice de la justice et la supposée terroriste, se dégrade en morceaux incongrus en raison d’un manque d’une représentation rigoureuse des personnages. Les réminiscences de plus en plus présentes, qui révèlent progressivement les secrets déchirants d’Imogen, parviennent à être à la fois prévisibles (il est bien connu comment c’est d’avoir un père qui est agent secret dont le décès reste entouré d’un mystère épais) et déplacées (nous étions chez John le Carré, nous nous retrouvons maintenant dans Alias).
En ce qui concerne la structure géopolitique, elle est construite sans logique. Malgré le Brexit, l’agent britannique ne communique jamais avec ses supérieurs, mais travaille étroitement avec la DGSE, dont l’un des agents, Malik Amar (Dali Benssalah), se trouve être son amant. Pour un certain temps, le débarquement d’un-irritant agent de la CIA sauve la situation. Max Peterson (Josh Charles) est une version moderne de l’Américain insouciant, plein de vanité et de mépris pour ses alliés. Ce rôle, que Josh Charles interprète avec un humour certain, permet à Steven Knight, un britannique, de saupoudrer son dialogue de stéréotypes antifrançais (les grèves, les 35 heures…) tout en rejetant la faute sur le Yankee brut.
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