La représentation du 6 juin 1944 sur grand écran a été pendant longtemps dominée par une superproduction basée sur le livre de Cornelius Ryan, Le Jour le plus long (1962). Ce film noir et blanc, dirigé par cinq réalisateurs dont Darryl Zanuck, avait couté une somme astronomique et avait été présenté à sa sortie comme le film le plus coûteux avec Cléopâtre (1963) de Joseph L. Mankiewicz. Bien que le film ait reçu deux Oscars pour la photographie et les effets spéciaux et malgré une vingtaine de conseillers historiques, il a commis une multitude d’erreurs factuelles et d’anachronismes.
Ces informations sont tirées du « Hors-Série Le Monde : 1944 – Des débarquements à la libération de la France », publié en mai 2024 et disponible dans les points de vente ou en ligne.
Par la suite, Il faut sauver le soldat Ryan (1998) de Steven Spielberg, un film plus spectaculaire récompensé par cinq Oscars (réalisation, photographie, montage, son, mixage), continue d’accumuler les erreurs historiques. Cependant, l’histoire est inspirée des fratries Niland et Sullivan, dont plusieurs membres ont perdu la vie ce jour-là. Le film raconte l’histoire de sept hommes chargés de retrouver et ramener en vie un soldat dont les trois frères ont été tués. La force du film provient de sa reconstitution réaliste de l’arrivée des troupes sur Omaha Beach où plus de trois mille soldats ont trouvé la mort. La brutalité crue de ce massacre met en lumière la solidarité, les souffrances et les sacrifices des soldats. Steven Spielberg s’inspire des photographies prises lors du Jour J par Robert Capa.
En 2001, suite à un film impressionnant, Spielberg collabore à nouveau avec l’acteur Tom Hanks pour produire un spectacle télévisé, Frères d’armes (Band of Brothers), qui retrace l’histoire du 506ème régiment d’infanterie, également appelé les « Aigles hurleurs ». La série, divisée en 10 épisodes, explore leur voyage, du parachutage dans le Cotentin, à la libération d’un camp de concentration et à la capture du repaire d’Hitler. Chaque épisode est introduit par des témoignages des vétérans survivants. Le titre « Band of Brothers » est tiré d’une œuvre de Shakespeare, Henri V, où le roi utilise ce terme pour galvaniser ses troupes avant la bataille d’Azincourt. Les détails restants de cet article sont exclusivement disponibles pour les personnes abonnées.
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