Dans la magnifique pinède du Domaine d’O à Montpellier, les professionnels et le public ont eu le plaisir de se retrouver pour les deux soirées inaugurales du Printemps des comédiens, le jeudi 30 et vendredi 31 mai. Malgré un air plutôt frais, voire froid, l’ouverture a été merveilleuse, offrant un mélange d’expériences nouvelles et la joie des retrouvailles avec des talents reconnus. Tout cela compose le cocktail bien mélange offert par le festival jusqu’à sa fin, le 21 juin.
Parmi les découvertes, Gaviota (Mouette) de l’Argentin Guillermo Cacace a marqué les esprits. Les retrouvailles avec les Atrides et Jean-François Sivadier pour le spectacle Portrait de famille. Une histoire des Atrides, ont été considérées comme géniales, et ont renforcé l’appel pour un théâtre populaire.
Situé de l’autre côté, le spectacle de Cyril Teste basé sur Platonov, de Tchekhov, a malheureusement souffert pour sa première à Montpellier à cause de conditions de représentation en plein air pas véritablement idéales dans l’amphithéâtre du domaine. Nous nous pencherons de nouveau sur cette pièce qui semble très prometteuse lorsqu’elle sera reprogrammée au Théâtre des Amandiers à Nanterre (Hauts-de-Seine), en intérieur, après les vacances d’été.
Le festival a débuté modestement dans une hutte, avec une adaptation audacieuse de Gaviota de Tchekhov, touchant profondément les spectateurs. Le concept, en surface, paraissait très simple, créé par le metteur en scène Guillermo Cacace, qui avait fondé un studio d’exploration et de création théâtrale à Buenos Aires en 2003. À votre arrivée dans la hutte nommée Napo, vous êtes accueillis par cinq actrices déjà rassemblées autour d’une table remplie de verres et de sachets de croustilles, s’installant avec vous dans une atmosphère informelle d’amitié.
L’ingéniosité de Cacace réside dans sa capacité à dépeindre La Mouette dans sa forme la plus pure, en se concentrant sur ses personnages essentiels : Nina, Kostia, Arkadina, Boris et Macha. Dans cette version, Macha émerge en tant que personnage central, incarnant à la fois l’angoisse d’un amour non partagé et le désir frustré de toucher à la transcendance que l’art peut offrir : un de ces « personnages secondaires » sans lesquels les grandes figures ne pourraient pas survivre, mais qui sont néanmoins effacés. Ces personnages ont été magnifiés par Tchekhov une sublimité que Guillermo Cacace et l’actrice Clarisa Korovsky, qui l’incarne, magnifient encore.
Dans ce texte, l’accent est mis sur la pertinence de l’interprétation de l’œuvre, l’appréhension de ses enjeux essentiels, son humanité intrinsèque et le rôle de performance théâtrale. Les actrices sont dépouillées de tous les gadgets théâtraux imaginables, vêtues comme toute personne commune, elles se focalisent sur l’intensité de leur performance qui est exprimée à travers la voix et le regard, et sur une économie de mouvements, étant donné qu’elles restent assises pendant toute la performance – cela ne signifie pas qu’il n’y a pas de physique dans ce Gaviota. Malgré tout, le tour de force est réalisé, entre autres par Clarisa Korovsky, Marcela Guerty (Boris), Paula Fernandez MBarak (Arkadina), Muriel Sago (Kostia) et Romina Padoan (Nina).
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