L’action est le thème principal de la treizième édition du festival ManiFeste, organisée par l’Institut de recherche et de coordination acoustique-musique (Ircam). Le festival se déroule en différents lieux de Paris jusqu’au 22 juin. Inspiré par le monde du cinéma, qui apparaît sous diverses formes lors du festival, le thème poursuit un désir de faire progresser les choses. Ce fait a été évident lors du week-end d’ouverture (du 31 mai au 2 juin), où trois événements uniques ont été présentés dans trois espaces traditionnellement associés à l’Ircam.
Le 31 mai, le Théâtre du Châtelet a accueilli un concert-cinéma intitulé « La Playlist de l’été ». Un titre qui reflète l’esprit du festival, qualifié par son directeur Frank Madlener comme étant « jouer, intense, rapide ». Avant de quitter la scène où l’Orchestre de Paris s’installait, cette nature a été évidemment transmise à l’audience. Le premier morceau de la soirée était La Valse (1920) de Maurice Ravel. Malgré son nom suggestif (si l’on avait à faire à un vin, le compositeur l’aurait peut-être appelé « La Valse AOC »), la pièce n’a pas une dimension chorégraphique évidente.
Thomas Hauert relève courageusement le défi, accompagné par huit danseurs de la compagnie Zoo. Des images d’eux dansant sur le toit de la Banque centrale de Bruxelles sont projetées sur grand écran, grâces à un film réalisé par Thierry de Mey, collaborateur régulier de la chorégraphe Anne Teresa De Keersmaeker. Malgré la beauté de leurs mouvements fluides et dispersés, qui se marient bien avec la direction un peu éclatée de Brad Lubman, ils n’apportent pas beaucoup de clarté dans l’interprétation de la philosophie de Ravel. Cependant, l’Orchestre de Paris remplit admirablement les demandes d’une pièce qui revêt un corps sculptural (à travers le rythme de la valse) avec un tissu soyeux (les cordes) embelli de métal (vents, percussions).
Simon Steen-Andersen, un compositeur danois né en 1976, a créé « Hymne à la joie ». Après la performance d’une pièce en trois temps, avec un film montré sur un écran formé de trois sections, la programmation d’un TRIO était presque prévisible. Du moins sur papier, car la pièce, bien qu’elle utilise trois groupes d’instruments (un orchestre, un groupe de jazz et un chœur), tire son contenu principal d’une quatrième source : des archives télévisées. Elle crée un dialogue vertigineux entre la performance en direct et une version enregistrée.
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