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« Gandur: Mon musée, un atrium universel »

Jean-Claude Gandur, malgré ses 75 ans, a toujours le regard vif et intéressé d’un passionné d’art. À la seule évocation de l’histoire d’une cassette recouverte d’émaux de Limoges, présentée de François Ier à Henri VIII, ou d’un tableau du mouvement Gutai, acquis d’un propriétaire de discothèque dans le sud de la France, ses yeux brillent. Dans son appartement parisien, il expose entre autres des antiquités romaines, des œuvres du mouvement de l’abstraction française d’après-guerre de Georges Mathieu et Hans Hartung – de ce dernier, il possède jusqu’à vingt-sept œuvres.

En un demi-siècle, cet entrepreneur suisse a amassé une collection de 3 800 œuvres d’art, dont la valeur est estimée à 2 milliards de francs suisses par le magazine Bilan. Sa collection remarquable, qui fusionne l’archéologie avec la peinture européenne des années 60 et 70, est conservée dans une fondation genevoise depuis 2010.

Il a d’abord envisagé de léguer cet ensemble au Musée d’art et d’histoire de Genève, mais quand un projet architectural de Jean Nouvel n’a pas abouti pour des raisons politiques locales, il a cherché d’autres alternatives en France. Sept villes françaises ont exprimé leur intérêt à accueillir sa collection. À la fin de 2023, Caen, Bordeaux et Strasbourg étaient les derniers prétendants, mais c’est finalement la ville de Caen qui a été sélectionnée.

Gandur explique pourquoi il a choisi d’installer son musée à Caen, en Normandie, malgré le fait que cette ville a la plus petite population parmi les trois villes finalistes.

Détenant un riche passé, Caen a joué un rôle crucial dans l’histoire européenne, depuis le règne des Plantagenêts au XIIe siècle jusqu’au célèbre Débarquement lors de la Deuxieme Guerre Mondiale. La ville, qui accueille un million de touristes grâce aux plages du Débarquement, met la culture comme un facteur clé d’attraction.

J’ai été accueilli par des personnes prêtes à faire tout en leur pouvoir pour que je me sente chez moi. L’appui collectif du conseil municipal, indépendamment des tendances politiques, m’a rassuré. Le maire de Caen [Joël Bruneau, Les Républicains], a offert un terrain de 51 000 mètres carrés près du Mémorial, au sein d’un parc verdoyant, à l’association qui sera en charge du futur musée. La ville se propose de redéfinir le tracé routier et de réduire la circulation automobile afin de créer une connexion harmonieuse entre cette parcelle et la colline aux Oiseaux voisine.

Pourquoi envisager d’établir un musée après avoir mis en évidence différentes parties de vos collections par le biais d’expositions ?

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