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« Bilan du Festival de Cannes: Quinzaine des Cinéastes »

Le jeudi 23 mai conclut avec la diffusion du film comique décalé et attirant de Jean-Christophe Meurisse, « Les Pistolets en Plastique », marquant la fin de cette édition de la Quinzaine des Cinéastes qui n’a pas cessé de fluctuer entre le sublime et le doute. C’est plutôt surprenant pour une programmation où on s’attendrait à des choix plus homogènes, établis par un délégué artistique ayant le dernier mot sur les affinités et disparités du programme, sans permettre de tels contrastes.

Il est nécessaire de noter que, cette année, les rumeurs en provenance des autres sections du Festival, notamment de la compétition, ont également brouillé les lignes esthétiques et sown confusion dans tous les domaines. Dans son propre espace, la Quinzaine, qui a toujours prôné la croissance naturelle et un peu fougueuse, Julien Rejl a misé sur une variété de choix pour sa deuxième année en tant que décideur principal de la sélection parallèle du Festival de Cannes.

Cet éclectisme n’est cependant pas du même genre que celui pratiqué par certains de ses prédécesseurs, tels que Olivier Père ou Edouard Waintrop, qui se livraient à une exploration des eaux troubles du cinéma populaire et du cinéma de genre pour enrichir leur répertoire. Plus précisément, il manifeste une volonté de donner un aperçu aussi large que possible de la production indépendante mondiale, allant du cinéma d’auteur français à la scène indépendante américaine, en incluant l’animation japonaise et l’expérimentation narrative argentine. Dans ces contextes, une telle ambition est respectable et légitime, bien qu’elle doive tenir compte du fait que l’avant-garde génère, tout comme la « mainstream », et peut-être même davantage en raison de sa liberté proclamée, ses propres répétitions et ses propres vanités. Ces sont les ‘Chroniques impressionistes’.

Le phénomène de l’épigone, une imitation médiocre ou un hommage qui ne peut se libérer, a été particulièrement gênant à cet égard. Cela a été le cas, entre autres, pour « Ghost cat Anzu » de Yoko Kuno et Nobuhiro Yamashita par rapport à Miyazaki, ainsi que pour « Good One » d’India Donaldson en relation à Kelly Reichardt. Cas plus rare mais plus décevant : celui de l’indisposition provoquée par « Mongrel », le film taïwanais de Chiang Wei Liang. Prétendant nous présenter une situation d’abjection morale (l’exploitation effrontée des travailleurs clandestins à Taïwan), il accumule en réalité des actes audacieux, en réalité plus ignobles que courageux, qui transgressent toute notion de dignité. Nous pouvons citer, comme exemple, cette longue prise initiale sur les fesses dénudées et fortement souillées d’un handicapé mental, que son aide à domicile sous-payé est contrainte de nettoyer longuement. Pas tout le monde ne peut être Pasolini.
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