Deux peintures intitulées « Les Péniches » (1870) d’Alfred Sisley et « Cariatides » (1909) d’Auguste Renoir ont été rendues le jeudi 16 mai aux onze héritiers de Grégoire Schusterman (1889-1976), un galeriste juif, lors d’une cérémonie organisée au ministère de la culture en présence de la ministre, Rachida Dati. Cinq des bénéficiaires ont assisté à l’événement accompagnés de leurs proches, tandis que les six autres, résidant aux États-Unis, n’ont pas pu être présents. Souhaitant détourner l’attention d’eux-mêmes pour la diriger vers leur parent, ils ont choisi de rester anonymes.
L’histoire de ces peintures illustre une facette spécifique de l’histoire des spoliations nazies pendant la Seconde Guerre mondiale, celle des « ventes forcées ». Au cours de l’occupation, Grégoire Schusterman, dont la galerie se trouvait avenue de Kléber, dans le 16e arrondissement de Paris, a demandé la résiliation de son bail en août 1940 pour échapper aux persécutions allemandes, vendant plusieurs de ses peintures.
Le 1er mars 1941, « Les Péniches » est vendue pour 170 000 francs à Raphaël Gérard, un marchand d’art. Plus tard, la peinture est revendue à Maria Gillhausen, une galeriste de Munich. Adolf Wüster, attaché culturel de l’ambassade d’Allemagne à Paris qui a participé activement au transfert d’œuvres d’art pendant l’occupation allemande, a servi d’intermédiaire dans cette vente.
La peinture de Renoir a suivi une trajectoire semblable. On ignore quand Grégoire Schusterman s’est débarrassé de l’oeuvre, mais elle a réapparu sur le marché de l’art le 22 mars 1941, lorsqu’Alfred Pacquement, un commerçant de biens coloniaux, l’a vendue à Maria Gillhausen. Le tennisman français Pierre Henri Landry a facilité la transaction, mais une facture révèle que le même intermédiaire nazi, Adolf Wüster, était impliqué dans la vente.
Après la Deuxième Guerre mondiale, les peintures ont été exposées dans divers musées. Elles ont été ramenées en France parimmi la commission artistique de récupération, instituée par le gouvernement en 1944. Cela a été rendu possible grâce aux efforts de Rose Valland, une résistante et conservatrice du Musée du Jeu de paume, qui a secrètement rassemblé des informations sur les œuvres volées aux familles juives.
Les Cariatides a été découvert dans un château bavarois puis renvoyé en France le 3 juin 1948. Il a ensuite été exposé dans la région de Nice, passant par le Musée Masséna, le Musée des beaux-arts de Nice, et finalement le Musée Renoir, à Cagnes-sur-Mer. Les Péniches a été récupéré après la guerre chez Lotte Kayser, une amie de la marchande d’art munichoise Maria Gillhausen, en Rhénanie. L’œuvre a ensuite été placée au Musée de Dieppe en 1954. Ces deux peintures font partie des 2 200 œuvres des « Musées Nationaux Récupération », des œuvres non réclamées confiées aux musées nationaux.
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