Lors de sa conférence de presse le vendredi 17 mai à Cannes, Francis Ford Coppola n’a pas abordé les sujets controversés. Les retours mitigés concernant son film rétrofuturiste Megalopolis présenté la veille n’ont pas été mentionnés. Les rapports sur le tournage tumultueux du film tout comme sa candidature potentiel à la Palme d’or n’ont pas été soulevés.
Les proches et les vedettes du film, tels que Adam Driver, Nathalie Emmanuel, Aubrey Plaza, Jon Voight étaient présents avec le réalisateur octogénaire. Coppola a reconnu la contribution de chacun à la réalisation du film, en déclarant : « Je peux sembler être au centre, mais chaque participant a contribué à la création du film. » Driver, un des acteurs principaux, a approuvé en répondant simplement par « Oui, oui. » Il a ensuite qualifié Coppola de généreux, capable d’admettre ses erreurs, et a mentionné que le tournage ressemblait à du cinéma expérimental.
Sa soeur, l’actrice Talia Shire, a également rendu hommage à Coppola lors de cette conférence. Elle a salué son frère comme un visionnaire depuis l’âge de neuf ans et a souligné son courage face à l’adversité, en particulier lorsqu’il a été atteint de polio, paralysé, et a décidé d’apprendre à marcher.
Questions ont été posées de plusieurs pays comme le Brésil, l’Allemagne, et l’Espagne concernant la représentation de l’Amérique dans le film Megalopolis du réalisateur, où il la dépeint comme une réincarnation de la République romaine, qui a finalement succombé il y a deux millénaires. Le cinéaste a été très clair en affirmant, « Tout comme les Romains ont perdu leur République, nous sommes, aux États-Unis, au seuil de perdre la nôtre ».
Il a également souligné que « Ce n’est pas l’argent qui est le plus important, mais les amis » et a exprimé son inquiétude face à la tendance croissante du monde à se tourner vers l’extrême droite et le fascisme. Il a ajouté que ceux qui ont vécu la Seconde Guerre mondiale ont vu ses terribles horreurs et ne souhaitent certainement pas qu’elles se répètent. Le réalisateur pense que c’est le devoir des artistes, et plus particulièrement des cinéastes, de faire la lumière sur les événements actuels. À propos des politiciens, il a déclaré n’être pas sûr qu’ils peuvent offrir une solution.
Par ailleurs, le réalisateur a analysé l’absence de distributeurs pour son film aux États-Unis, alors qu’en France, le film Megalopolis sera bientôt en salle sous le label Le Pacte. Il a émis la crainte que l’industrie cinématographique ne soit devenue qu’une affaire de commerce et que les grands studios soient plus préoccupés par la liquidation de leurs dettes que par la production de films. Cependant, il a remarqué que certaines entreprises comme Amazon, Apple et Microsoft ont énormément d’argent.
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