×
google news

« Séries d’Arte irano-canadiennes sortent des sentiers »

Jeter un regard sur le catalogue des principales plateformes suffit pour confirmer que les séries ne sont pas uniques aux États-Unis ou à l’Europe. Comment distinguer entre les productions bollywoodiennes et les mélodrames latino-américains ? Les deux séries présentées par Arte ont emprunté des voies similaires à celles du cinéma d’auteur pour atteindre notre écran. Elles ont été sélectionnées au festival Séries Mania et acquises par la chaîne franco-allemande, qui représente pour les séries ce que le cinéma art et essai représente pour le cinéma.

Alors que le cinéma iranien est bien représenté dans les cinémas du monde entier, la production de séries de la République islamique s’était jusqu’à présent limitée à une diffusion nationale. En mars 2023, The Actor a séduit le jury de la compétition internationale de Séries Mania, qui a décerné son Grand Prix à la série de Nima Javidi. Le choix est judicieux, car The Actor démontre parfaitement la richesse de la tradition cinématographique iranienne, en particulier son sens de la mise en scène.

Drôles d’enquêtes

La série s’intitule The Actor, au singulier, parce que le terme va au-delà des personnages d’Ali et Morteza, deux acteurs fauchés qui forcent leur chemin pour payer le loyer du petit théâtre où ils répètent et jouent un art non officiel – au début de la série, on les voit répéter Le Limier, d’Anthony Shaffer. Outre la précarité de la condition d’artiste dans ce pays, la série s’efforce de montrer que vivre en Iran revient souvent à devoir jouer un rôle, à feindre d’être ce que l’on n’est pas.

La narration décrit les efforts de deux compagnons qui se débrouillent pour payer leurs factures en réalisant des mises en scène dramatiques comme des enlèvements, des revanches et des meurtres pour des Iraniens fortunés qui cherchent à ajouter du piquant à leurs célébrations d’anniversaire, leurs propositions de mariage et autres événements. Il y a une entente tacite entre ces acteurs et ceux qui les embauchent, ajustant à une société dominée par la méfiance.

De plus, Ali et Morteza, grâce à leurs mises en scène innovantes, attirent l’attention d’une mystérieuse agence de détectives qui leur offre des missions d’espionnage en échange d’une compensation. Ces enquêtes inhabituelles, menées avec le soutien d’une actrice associée, dessinent avec précision et patience le portrait d’une société aux contradictions constantes, où le plus grand défi est finalement de rester authentique.

Riche sans être ennuyeux, souvent amusante mais parfois tragique, contemplative tout en étant pleine de twist, portée par des stars populaires, « The Actor » est une série étonnamment déconcertante.

Il nous reste encore 43.66% de cet article à lire.
La lecture complète est disponible pour les abonnés.

Soyez le premier à commenter

Laisser un commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée.


*


Lire aussi

example 40
Culture

« Brat » élu mot 2024

1 novembre 2024
Le 1er novembre, le dictionnaire Collins a déclaré "Brat", autrefois une expression péjorative en anglais pour un enfant indiscipliné, comme le mot de l'année 2024. Ré-imaginé pour désigner une posture…
example 24
Culture

Retour triomphal de The Cure

1 novembre 2024
La légendaire formation britannique The Cure, dirigée par l'irremplaçable Robert Smith, a lancé son premier opus depuis 2008, Songs of a Lost World, le vendredi 1er novembre. L'album a reçu…
example 2096
Culture

Huit musées parisiens honorent Chase-Riboud

31 octobre 2024
Les créations en bronze et en soie de Barbara Chase-Riboud sont exposées à travers les musées de Paris jusqu'en janvier 2025. Elle a dû attendre cinquante ans après sa première…