×
google news

« Joanna Arnow: ‘La Vie selon Ann’ sans sensationnalisme »

Née et résidant toujours à New York, Joanna Arnow s’est fait connaître grâce à plusieurs courts-métrages et documentaires avant de se décider à réaliser son premier long-métrage autobiographique. Le film, intitulé « La Vie selon Ann », ne passa pas inaperçu et fut sélectionné pour La Quinzaine des Réalisateurs à Cannes en 2023, puis au Festival Américain de Deauville. Arnow, qui avait décidé d’abandonner le métier de comédienne après plusieurs auditions non concluantes durant l’adolescence, décide de briser cette décision et s’attribue le rôle principal de ce film. Elle y incarne une jeune New-Yorkaise explorant sa sexualité à travers des expériences de soumission, ce qui résulte en une mise à nu littérale et figurative.

« La Vie selon Ann » est conçu de manière minimaliste, avec des scènes de sexe prolongées capturées par une caméra immobile et éloignée. Quand a-t-elle eu cette idée de mise en scène ?

En vérité, j’ai décidé dès le départ de prendre une approche particulière. J’ai une inclination envers les longs plans-séquences. Le cinéma moderne ne nous habitue plus à cette longévité. Cependant, ce temps prolongé implique une idée de malaise tout en permettant à l’observateur de se perdre. Le spectateur absorbe complètement l’image et établit son propre rythme d’observation. Il devient plus réactif, plus sensible à ce qui arrive autour de lui, spécifiquement dans « La Vie selon Ann », où il se passe constamment quelque chose. Quelque chose de discordant qui représente comment les personnages perçoivent et réagissent à leur environnement. « La Vie selon Ann » est une comédie conceptuelle, atteignant un humour distinct par sa mise en scène minimaliste.

Dans votre film, que vous définissez comme une « comédie BDSM », vous employez un humour subtile et indirect, qui peut être manqué par certains. Pouvez-vous nous en dire plus?

L’humour est subjectif et spécifique à chaque individu. Il était crucial pour moi de laisser au spectateur cette marge d’interprétation, de lui donner une liberté d’expérience pour qu’il puisse vivre les scènes en fonction de son histoire et de sa sensitivité. Je ne souhaitais pas être trop explicite sur mes intentions, j’espérais que les événements seraient aussi authentiques et subtils que dans la vie réelle. Dans le film, l’émergence de petits changements, de petits signes, ou d’une action impromptue sont ce qui peut provoquer le rire. L’humour dérive de cette rupture du statu quo. De surcroît, cet humour indirect permet à des sujets plus sombres et plus sérieux d’émerger, comme la solitude des personnages.

Il vous reste 44.05% de l’article à lire. Le reste est réservé pour les abonnés.

Soyez le premier à commenter

Laisser un commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée.


*


Lire aussi

example 483
Culture

Almodovar gagne Lion d’or Venise

8 septembre 2024
Enfin, à l'âge de 74 ans et après avoir réalisé une vingtaine de films, Pedro Almodovar a reçu le Lion d'or le samedi 7 septembre. Le jury de la Mostra…
example 479
Culture

Visa d’or à Mahmud Hams

8 septembre 2024
Le samedi 7 septembre, le photographe palestinien Mahmud Hams, de l'Agence France-Presse (AFP), a reçu le Visa d'or news, l'honneur le plus convoité du festival international de photojournalisme, Visa pour…
example 476
Culture

Les Noces rebelles : naufrage

7 septembre 2024
Presque une décennie après leur performance remarquable dans Titanic (1997), Leonardo DiCaprio et Kate Winslet se retrouvent sous la direction du réalisateur britannique Sam Mendes pour leur rôle de couple…
example 474
Culture

Venise : Almodovar et Lindon primés

7 septembre 2024
Lors de la Mostra de Venise qui a eu lieu le samedi 7 septembre, le réalisateur espagnol Pedro Almodovar a reçu le prix du Lion d'or, une des récompenses les…