Le célèbre rocker et producteur, Steve Albini, a succombé à une crise cardiaque à l’âge de 61 ans. Il nous a quitté dans la soirée du 7 au 8 mai, dans son studio d’enregistrement, selon les dires de son équipe d’Electrical Audio, rapportés par le site spécialisé, Pitchfork.
Albini a marqué la scène musicale en tant que membre fondateur du groupe Big Black, et en tant que chanteur et guitariste du groupe Shellac, qu’il a créé en 1992. En tant que producteur, il a laissé sa marque sur de nombreuses œuvres mémorables, incluant l’album In Utero de Nirvana (1993), Surfer Rosa des Pixies (1988), Rid of Me de PJ Harvey (1993), et Yangui U. X. O., de Godspeed You (2002). Il a également travaillé avec d’autres groupes, tels que The Breeders, The Jesus Lizard, et Mogwai. Son groupe, Shellac, devait lancer leur premier album en dix ans la semaine suivante, To All Trains, pour lequel une tournée était en préparation.
« RIP Steve Albini », a été le simple hommage rendu par le compte officiel des Pixies, accompagné d’une photo de lui en studio, devant sa console de mixage.
Né à Pasadena, près de Los Angeles (Californie) en 1962, Albini a grandi dans le Montana avant de découvrir et de tomber en amour avec la scène punk de Chicago lorsqu’il étudiait le journalisme à la Northwestern University dans l’Illinois. Adolescent, il jouait dans plusieurs groupes punk et rédigeait pour un fanzine de musique nommé Forced Exposure à l’université.
Refusant le terme « producteur » et ne voulant pas toucher de royalties pour les albums sur lesquels il avait travaillé, Albini souhaitait être reconnu comme « Enregistré par Steve Albini », une mention qui est devenue légendaire avec le temps.
Au début des années 1980, au cours de ses études supérieures, il a créé le groupe post-punk Big Black, réputé pour ses riffs aiguisés, ses paroles percutantes et l’utilisation d’une boîte à rythmes à la place d’un batteur. C’était déjà une décision audacieuse et contestée à l’époque, révélatrice d’une carrière marquée par des choix audacieux. La chanson Kerosene, d’une durée de six minutes de l’album Atomizer (1986), représente parfaitement le tempérament du groupe.
Après la courte existence du groupe Rapeman, dont le nom (Le Violeur) et les titres ont suscité la polémique, il a fondé au début des années 1990 le groupe Shellac, un groupe de noise rock virulent, rythmé par des sons de guitare incisifs et des voix provocantes.
En 1997, il a ouvert son propre studio, Electrical Audio, à Chicago. « La partie qui me tient le plus à cœur est l’enregistrement : je constitue ainsi un dossier qui témoigne d’une partie de notre culture et du travail des musiciens qui m’ont choisi », disait-il au Guardian l’année dernière. « Je prends cela très au sérieux. Je veux que notre musique nous survive. »
Reconnu pour ses productions avant-gardistes, son insolence sans compromis et son humour acerbe, Steve Albini a critiqué ce qu’il considérait comme des pratiques d’exploitation de l’industrie musicale dans un essai de 1993 intitulé The Problem with Music.
En plus de sa carrière musicale, il était également un joueur de poker reconnu, ayant remporté deux bracelets prestigieux lors des tournois des World Series of Poker et accumulé des gains de plusieurs centaines de milliers de dollars.
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