Petrarque (1304-1374), célèbre poète, est à envisager sous l’angle d’un voyageur nocturne parcourant des centaines de kilomètres de monastère en monastère dans le Moyen-Âge. L’année est 1333. Ce descendant d’un notaire pontifical exilé à la cour d’Avignon a réalisé ses études à Carpentras (Vaucluse), Montpellier et Bologne (Italie). C’est là qu’il a croisé Laure, pour qui il développera une passion qu’il venerate pour le reste de ses jours. Son amour pour les oeuvres de Cicéron et Virgile lui inspire une mission : rassembler les fragments éparpillés de l’Histoire romaine de Tite-Live. Quittant la désolation d’Avignon, il voyage à Paris, traverse tout jusqu’à Liège (Belgique), et même Aix-la-Chapelle (Allemagne), en traversant les Ardennes.
Dans son isolement monastique, il rencontre les œuvres de latinistes méconnus comme Properce et Quintilien. Il reproduit leur travail, son approche explicative développant une connexion personnelle. Sa découverte et son analyse des textes anciens ont ainsi aidé à créer la première bibliothèque humaniste.
Depuis sa résidence d’Arqua, non loin de Padoue, il s’adonne à ce que Cicéron appelait le « développement de l’esprit », préparant le terrain pour d’autres explorateurs de manuscrits, parmi lesquels Poggio Bracciolini, qui a découvert des textes de Tacite et Vitruve. Cette quête en fait l’un des pionniers de la Renaissance, une phase culturelle renouvelée.
La Bibliothèque nationale de France (BnF) sur son site Richelieu raconte son parcours remarquable et celui de nombres de ses contemporains dans une belle exposition intitulée « L’Invention de la Renaissance ».
La Bibliothèque Nationale de France (BNF) s’efforce de résoudre la tâche délicate de dépeindre un tournant historique et d’illustrer l’émergence d’une philosophie, en alliant méticuleusement pédagogie et poétique. Cet exploit est réalisé à travers la présentation des œuvres d’art magnifiques comme l’Apollon et Daphnis de Pérugin, ainsi que des manuscrits extrêmement précieux tels que le « Grand Ptolémée d’Henri II ».
Ces manuscrits et enluminures offrent une narration fascinante sur la façon dont cette communauté de penseurs exceptionnels et internationaux a été formée au fil des ans, connue comme la « République des Lettres ». Ces membres, libres de l’influence de l’éducation institutionnelle ou religieuse, ont permis la propagation des connaissances antiques à travers le monde, bien avant l’avènement de l’imprimerie.
Ils ont découvert, copié à la main et traduit du grec et du latin originel vers les langues dites « vulgaires », les trésors de la connaissance qui jetteront les bases de la Renaissance. De nobles copies, richement enluminées, ont trouvé leur place dans les bibliothèques princières, mettant en lumière le rôle crucial de ces savants dans la diffusion du savoir antique.
Pour en savoir plus, l’accès à la totalité de cet article est exclusivement réservé aux abonnés, avec 56.65% restant à lire.
Laisser un commentaire