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« Biennale d’architecture 2025: Politique reléguée »

Le mardi 7 mai, Pietrangelo Buttafuoco, président de la Biennale d’architecture de Venise, a dévoilé le programme de la 19ème édition de la Biennale qui se tiendra de mai à novembre 2025, lors d’une conférence de presse. Buttafuoco, nommé en novembre 2023 par le gouvernement d’extrême droite de Giorgia Meloni, a prononcé un discours anxieux, ponctué de mots latins et de références à Héraclite et à Umberto Eco, entre autres. Cet intellectuel qui a récemment converti à l’islam et provenant de la scène néofasciste, a loué Carlo Ratti, le nouveau commissaire de la Biennale, avec des métaphores éloquentes.

Par contraste, les propos de Ratti, qui a pris la parole après lui, étaient plus explicites. Carlo Ratti, Directeur du Senseable City Lab au Massachusetts Institute of Technology aux États-Unis et fondateur de l’agence d’architecture et d’innovation Carlo Ratti Associati. Cet architecte italien a reçu le mandat de prendre en charge cet événement majeur du monde de l’architecture tous les deux ans en décembre 2023. Le commissariat lui a été confié par le président précédent, Roberto Cicutto, vers la fin de son mandat. Alors que Buttafuoco venait d’être nommé, mais n’avait pas encore pris ses fonctions, il a confirmé le choix.

Pour la 19ème Biennale d’architecture, le thème sélectionné est « Intelligens », un terme latin qui, selon le commissaire, n’a pas besoin d’être traduit. Il conceptualise l’intelligence comme une compétence essentielle pour relever les défis du changement climatique. Il a souligné le taux alarmant d’accélération de ce phénomène ainsi que l’impératif de solutions innovantes qu’il impose.

Dans une ambiance de « liberté extraordinaire », l’exposition sera organisée autour de trois piliers principaux : l’intelligence naturelle, l’intelligence artificielle et l’intelligence collective. L’architecture y sera prépondérante, mais toujours en conjonction avec d’autres domaines tels que l’ingénierie, les sciences ou l’art, qui sont destinés à lui fournir le « nouveau répertoire indispensable ».

Dans cette perspective, avec le pavillon central des Giardini fermé pour rénovation, la Biennale sera partiellement relocalisée dans la ville. Carlo Ratti voit cette contrainte comme une opportunité et espère que ce sera l’occasion de confronter directement les menaces qui pèsent sur cette ville unique. Cette ville, un bijou d’intelligence collective, dont la vulnérabilité est exacerbée quotidiennement par le changement climatique, pourrait bénéficier de solutions concrètes et potentiellement durables.

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