Lise Davidsen, avec sa stature imposante, s’est présentée dans la petite salle sous-terraine qui accueille les « invités » au Metropolitan Opera de New York. Vêtue de manière décontractée avec ses cheveux détachés, la soprano norvégienne avait assumé le rôle de l’Exploitée Leonora de Verdi dans La Forza del Destino la veille, une pièce qu’elle avait abordée pour la première fois en version théâtrale. Elle avait également affronté des conflits intérieurs, entre obligations familiales et passions romantiques, sous les projecteurs et les caméras. Le 9 mars, grâce à la diffusion internationale de Pathé Live, la production dirigée par Mariusz Trelinski était visible dans plus de 1 600 cinémas et soixante pays. « À chaque fois, c’est comme une première pour nous, les chanteurs », note-t-elle, « Nous sommes familiarisés avec le spectacle, cependant, nous ne pouvons pas ignorer le nombre de spectateurs qui peuvent nous voir. Cela ajoute une pression supplémentaire, tant mentalement que physiquement backstage. »
La carrière de Lise Davidsen a décollé après sa victoire dans plusieurs concours de renom en 2015, à l’âge de 28 ans, y compris le prestigieux Operalia qui a été fondé par Placido Domingo. Elle a remporté trois prix important à cette occasion (le premier prix, le Prix du public et le prix Birgit Nilsson). Depuis, elle a été consacrée sur plusieurs scènes importantes internationalement – que ce soit au Metropolitan Opera de New York, au Royal Opera House de Covent Garden à Londres, à la Scala de Milan, à Munich, à Vienne, à Aix-en-Provence, à Bayreuth en Allemagne, et à Glyndebourne en Royaume-Uni.
La musicienne n’est pas simplement une autre chanteuse talentueuse. En effet, elle a une voix unique qu’on n’entend qu’une fois toutes les trois ou quatre générations, selon les experts. Sa voix l’a immédiatement catapultée dans la lignée de légendaires chanteuses d’opéra comme Kirsten Flagstad, sa compatriote, et Birgit Nilsson, la célèbre wagnérienne suédoise. Leurs carrières ont laissé une empreinte durable dans l’histoire de l’art lyrique.
Dotée d’une puissance de projection, d’un timbre d’airain aux aigus défiant toute concurrence, d’une respiration inépuisable, et d’un mélange de fraîcheur et de maturité, la soprano est particulièrement brillante dans le répertoire héroïque. Elle charme également par sa capacité à nuancer et à jouer avec les demi-teintes avec virtuosité. Ses premiers triomphes artistiques sont avec Wagner et Richard Strauss. Du 9 au 28 mai, elle abordera le rôle principal de Salomé à l’Opéra de Paris dans la production controversée de Lydia Steier, en 2022. Même dans des situations délicates, l’artiste de 37 ans reste indétrônable. Elle est convaincue que l’avenir de l’opéra doit évoluer pour inclure des éléments contemporains sur scène, bien que cela puisse être risqué et nécessite du temps pour être accepté par le public en général.
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