Ce vendredi 3 mai à 21 h 15, CSTAR diffusera un documentaire réalisé par Asif Kapadia. Celui qui a été connu en 2011 avec son film Senna, un récit sur la vie du célèbre pilote de course Ayrton Senna, décédé en 1994 au cours du Grand Prix de Saint-Marin, se lance une nouvelle fois avec un biopic sur l’artiste Amy Winehouse.
Cette dernière, décédée en 2011 à l’âge de 27 ans, avait captivé le monde par sa musique. Le réalisateur anglais utilise la même recette qui avait fait le succès de son premier film, reliant le public à une célébrité éteinte trop tôt, exploitant minutieusement des images d’archives et construisant une histoire touchante et sensationnelle.
Il y a des critiques qu’Asif Kapadia pourrait être trop attiré par les sujets morbides, mais pour tous ceux qui ont adoré Amy Winehouse et ont été touchés par sa voix passionnée et son destin tragique, ce film est à voir. Il ne se concentre pas tant sur l’histoire générale de la star (naissances, succès, déclin et chute), mais plus sur les détails intéressants et la fluidité de l’histoire.
Kapadia refuse le format traditionnel de documentaire, où différentes personnes parlent de la personne décédée. Au lieu de cela, il a conçu un film qui donne l’impression d’éviter les reconstitutions et la médiation, permettant au public de s’immerger directement dans la vie du personnage, et par extension, dans sa mort.
Avec un grand nombre de photos d’archives inédites (en majorité privées), uniquement des enregistrements en direct pour la partie musicale, et plusieurs témoignages (de ses proches, ses collaborateurs et ses amis), beaucoup non-filmés, qui donnent de la substance à la narration à travers uniquement la bande sonore, il a réussi à réaliser un film total. Ce film couvre aussi bien l’aspect esthétique que biographique, tout en traitant constamment la question énigmatique de la mort d’une jeune femme si talentueuse et si couronnée de succès, mais portant une douleur dont personne ne pourra avoir le dernier mot. On pourrait se poser des questions sur le fait que le film attribue constamment une part de responsabilité aux deux hommes qui ont été les plus proches à elle, mais aussi ses démons.
Blake Fielder, l’ami de la chanteuse, qui l’a initiée à la drogue puis a soufflé sur les braises alors que la maison était en feu. Et Mitch Winehouse, un père longtemps absent, un père souvent manquant, qui est soudainement devenu très présent, s’ingérant dans la gestion de la carrière de sa fille au moment où la gloire pointait à l’horizon. Prétextant avoir apporté son soutien à sa fille même en retard, il a contesté cette vision qu’il considère erronée de son rôle, y compris par voie juridique.
Qui nous donnera la véritable version de cette histoire? Refusant de prendre le rôle ingrat de l’arbitre, le spectateur est plutôt touché par le sentiment de déchirement et de perte que suscite la mort de cette jeune chanteuse.
Amy, un documentaire d’Asif Kapadia (RU, 2015, 128 min). CStar.
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