Catégories: Culture
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30 avril 2024 22 h 10 min

« Festival Marseillais Promeut Femmes Publiquement »

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Huit femmes du collectif Mira, résidant dans le quartier Belle-de-Mai du 3e arrondissement de Marseille, proclament « Je suis F », un texte écrit par l’une d’entre elles. Elles passent le micro l’une après l’autre, récitant les mêmes mots depuis leur smartphone. Ces mots sont lus en plusieurs langues : français, arabe, kabyle, russe, allemand, espagnol. Leur déclaration oscille entre l’urgence de s’exprimer et la joie euphorique d’avoir le courage de le faire publiquement. Les déclarations incluent « Je suis Fidélité, je suis Fertilité, je suis Fragilité, je suis Force, je suis Futur (…) Je suis Femme. »

Depuis trois semaines, ce rituel impressionnant a secoué les habitudes de Belle-de-Mai, située à la périphérie du centre-ville de Marseille, montrant l’intention politique de la première édition du festival « Les Plus Belles de Mai ». Christine Bouvier, directrice artistique de l’association RedPlexus et programmatrice de l’événement, décrit le but de ce festival comme un moyen de redonner aux femmes leur place dans un espace public dominé par les hommes où elles se sentent illégitimes.

Le festival, qui se déplace délibérément de lieu en lieu, se déroule chaque week-end du 13 avril au 4 mai sur la terrasse d’un bar différent, sur la route. Les événements comprennent des danses, des concerts, des projections, des expositions et également des apéritifs et des repas conviviaux. Et toujours, la performance des femmes du collectif Mira sert de fil conducteur.

Ce samedi 27 avril, alors que la tempête fait rage, la place Caffo, au cœur du quartier, s’anime. Le Café du Théâtre, géré par Ghalia Ferrat, une dynamique quinquagénaire d’origine kabyle depuis treize ans, se transforme alors en asile pour les artistes et les spectateurs. Cette initiative émane d’une observation surprenante de Christine Bouvier : la plupart des clients des bars sont des hommes, mais ces bars sont souvent dirigés par des femmes. Face à ce constat, une décision est prise – impliquer ces femmes dans le festival. Parmi les hommes, certains observent silencieusement cet étrange débarquement dans leur univers, tandis que d’autres sont plus accueillants et remercient les femmes du collectif pour leur présence.

Dalida Zouachi, du collectif Mira, a passé la moitié de ses 50 ans dans le quartier de Belle-de-Mai. À l’issue de sa performance, habillée d’une robe noire moulante, la joie se lit sur son visage. « Être acceptées ici, sans être jugées, c’est une transformation incroyable », s’exclame-t-elle. Elle est convaincue qu’en agissant de cette façon, elles encouragent d’autres femmes encore réticentes à se faire voir. Son amie Zelikha Eldjou, auteure de « Je suis F », partage son assurance.

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