« DOCUMENTAIRE – LCP-ASSEMBLÉE NATIONALE – LUNDI 15 AVRIL À 20 H 30
Winston Churchill (1874-1965) comparait l’écriture à une expédition de découverte et d’amusement qui se transforme progressivement en une autorité absolue. « C’est une aventure distincte, » affirme Pierre Assouline dans son film. Il raconte l’histoire d’une amitié intense mais complexe qui a produit un travail littéraire considérable au XXe siècle.
Dix ans après leur victoire, une bataille de mots se prépare entre Charles de Gaulle (1890-1970) et Winston Churchill, mais cette fois, ils se font face en écrivant leurs Mémoires de la Seconde Guerre mondiale. Assouline, qui est lui-même l’auteur de plusieurs biographies (Gallimard, Hergé, Simenon, Albert Londres), les décrit comme des duellistes mémorialistes qui croisent le fer par le biais de leurs écrits.
De Gaulle s’isole dans sa résidence, la Boisserie, à Colombey-les-Deux-Eglises (Haute-Marne), pour rédiger les trois volumes de ses Mémoires de guerre (Plon) – L’Appel (1954), L’Unité (1956), Le Salut (1959). Il écrit seul, se donnant du repos avec des parties de bridge, qu’il appelait sa « discipline d’oisiveté ». Il n’avait pas d’assistants, seulement quelques relecteurs, parmi lesquels André Malraux (1901-1976). Sa fille, Elisabeth de Boissieu (1924-2013), dactylographie ses manuscrits. Le général est ironiquement décrit par Emile Henriot comme « l’historien de sa propre histoire, parlant de lui-même en se nommant par son propre nom (Le Monde, le 20 juin 1956).
Le terme qui suit est « Complémentarité ». »
Dans sa demeure de Chartwell, située dans le Kent, Churchill ne rédige pas d’œuvre écrite à la main mais dictait ses livres en tenant un cigare d’une main et un verre de whisky de l’autre. Il le faisait même en étant dans son lit ou sa baignoire. Il a marqué son chemin d’auteur en recevant le prix Nobel de littérature en 1953, après avoir écrit six volumes consacrés à la guerre (The Second World War) entre 1948 et 1954, au grand désespoir de De Gaulle considéré comme « plus littéraire » d’après Pierre Assouline.
Même dans leur façon de raconter les événements et les détails qu’ils choisissent de mettre en valeur, ou non, leur complémentarité est évidente. Par exemple, le départ de De Gaulle pour Londres le 17 juin 1940 est présenté différemment. Churchill magnifie l’évènement en affirmant que : « Dans ce petit avion, De Gaulle emportait avec lui l’honneur de la France », tandis que De Gaulle dans L’Appel avait une approche plus terre à terre: « le départ eut lieu sans romantisme et sans difficulté ». L’essence de l’histoire est sa rencontre avec le premier ministre britannique, qu’il admire à sa manière : « Il était de par son caractère fait pour agir, risquer, jouer le rôle, très carrément et sans scrupule. ». Le reste relève de l’histoire et de la littérature.
De Gaulle versus Churchill : Mémoires de guerre, guerre des mémoires, est un documentaire réalisé par Pierre Assouline (FR., 2023, 52 min), diffusé sur LCP-Assemblée nationale, dans l’émission « DébatDoc » animée par Jean-Pierre Gratien et disponible jusqu’au 12 juillet sur LCP.fr en streaming.
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