Il est courant que les films tirent leur inspiration essentiellement de sources littéraires, avec d’innombrables livres qui se transforment en scénarios. Cependant, il est exceptionnel de trouver des œuvres qui surgissent d’une inspiration musicale. C’est exactement ce qui s’est produit avec « Le mal n’existe pas », le dernier chef-d’œuvre cinématographique du prodige japonais Ryusuke Hamaguchi, qui a répondu à l’invitation de sa compositrice, Eiko Ishibashi. Elle avait précédemment contribué à la bande sonore de « Drive My Car » (2021). Ishibashi est une figure prépondérante de la scène indépendante japonaise, soutenue par Jim O’Rourke, une icône du rock underground connue pour sa contribution à Sonic Youth et Gastr del Sol. En tant que multi-instrumentiste (piano, batterie, flûte, chant), elle joue une pop expérimentale ponctuée de longues notes audacieuses, de nuances jazz et d’éléments « concrets ». Lors d’une interview en ligne, elle a discuté de la genèse du film. La question qui a été posée était : d’où est venue l’idée pour le film « Le mal n’existe pas » ?
Récemment, j’ai eu l’opportunité de beaucoup voyager pour des tournées mondiales. Mon organisateur de tournées internationales m’a suggéré l’idée d’intégrer des visuels à mes shows. Bien que j’ai vu dans divers festivals des groupes instrumentaux utiliser des images abstraites, j’ai voulu quelque chose d’unique. Pendant la promotion de Drive My Car, Ryusuke Hamaguchi et moi nous sommes rencontrés pour une discussion publique, où nous avons discuté du travail de Jean-Luc Godard, un cinéaste que j’admire profondément. Nous avons convenu qu’il possédait une approche « musicale » innée, que je trouvais enviable. Une autre chose que nous avons partagée au sujet de Godard était l’importance de partager équitablement entre le visuel et la musique, donc je savais que je pouvais collaborer avec Hamaguchi.
Comment la collaboration avec Ryusuke Hamaguchi s’est-elle passée ?
Je m’intéressais à la mémoire des terres perdues et j’étais en train de préparer un album sur ce sujet. De son côté, Hamaguchi était en train d’explorer le thème de la gestion des déchets, en s’inspirant de la pièce de Fassbinder Les Ordures, la ville et la mort. Il s’engageait à visiter les centres de tri et d’élimination des déchets. J’ai invité Hamaguchi à mon studio et il a filmé une de mes séances d’enregistrement. Il m’a ensuite proposé de sublimer cela avec un assortiment d’archives ou des extraits de films anciens mais j’ai refusé. Je souhaitais qu’il suive sa méthode habituelle : créer une histoire, des personnages, des situations. Il s’est rendu dans la région pour faire de la reconnaissance, près de Kobuchizawa et à deux heures de Tokyo.
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