Original Text: / »FRANCE 2 – MARDI 9 AVRIL À 21 H 10 – ENQUÊTE
Jean-Christophe Notin, Théo Ivanez et leur équipe ont été autorisés par l’ex-directeur général de la Direction générale de sécurité extérieure (DGSE), Bernard Emié, qui a occupé ce poste de 2017 à 2023, de filmer pour la première fois au sein des bâtiments du boulevard Mortier, situé à l’est de Paris, dans le 20e arrondissement, également appelé ‘la Boîte’. Cette autorisation avait suscité une certaine excitation initiale. C’est la phase 1.
L’autorisation impliquait néanmoins l’anonymat total pour les quelque 20 agents interviewés. Par conséquent, le réalisateur Théo Ivanez a dû utiliser diverses techniques créatives pour préserver leur identité, tels que le floutage, la modification des voix et des visages et la pixellisation des silhouettes. Seul Bernard Emié apparaît non caché : « La DGSE, ce sont des gens ordinaires qui accomplissent des missions extraordinaires avec des moyens exceptionnels. »
Toutefois, ces agents semblent loin d’être ordinaires lorsqu’ils décryptent certains ‘épisodes’ pour nous, comme celui des prétendues armes de destruction massive qu’aurait détenues Saddam Hussein et qui ont servi de justification à l’invasion de l’Irak par les États-Unis en mars 2003. Anne, un ‘officier supérieur de contre-prolifération’, précise que « un Scud, c’est un tube métallique de 88 millimètres de diamètre », qui ressemble beaucoup, sur une vue aérienne, à un tronçon de pipeline de 80 millimètres.
Exercices pratiques
La caméra capte en gros plan un morceau de fenêtre, une porte. Les locaux ne sont nullement futuristes dissimulés sur une île paradisiaque. « Nous ne sommes pas James Bond. Nous n’avons pas de Walther PPK dans la poche », plaisante Lionel, le directeur de l’administration. »/
Les réalisateurs de documentaires ont réussi à reproduire divers entraînements, tels que la « passation d’objets » et la « contre-surveillance », en se basant sur des situations réelles dans les rues de Paris. Cette reproduction est si réelle que le spectateur s’y plonge naturellement, entrant ainsi dans la phase 2. On prête donc une oreille attentive à la formation sur « comment s’approcher d’une cible » et « convaincre les gens de trahir leur pays » grâce à la célèbre méthode MICE : Argent, Idéologie, Chantage, Ego.
Une mention spéciale est faite concernant la section secrète, le « bras armé de la DGSE », dont les actions ne sont pas reconnues officiellement par l’état français. Quelles sont leurs limites ? C’est à vous de deviner, déclare Jean, introduisant ainsi la phase 3. Plus les histoires se rapprochent de notre époque, plus le suspense augmente.
Un incident particulier est mis en évidence : l’assassinat d’une famille française le 24 décembre 2007 à Aleg, en Mauritanie. Les agents décrivent ensuite la poursuite intensive des quatre terroristes qui a suivi cet événement. « C’était le premier attentat anti-français depuis l’Algérie: nous voulions réagir », souligne Jean. D’autres « complications » – c’est le mot qu’ils utilisent – surviennent simultanément : coups d’état au Burkina Faso et au Niger, invasion de l’Ukraine en février 2022, essai de missile nucléaire par la Corée du Nord en mars 2022, attaques du Hamas en Israël le 7 octobre 2023, suivies par les bombardements israéliens sur la bande de Gaza…
« Le monde se militarise de plus en plus, » ajoute Jean, « mais nous nous adapterons. Nous sommes très efficaces. Nous l’avons prouvé récemment. » Où et quand cela a eu lieu reste un mystère, la « Boîte » aux secrets se fermant de nouveau.
« L’usine des espions de la DGSE. C’est une investigation menée par Jean-Christophe Notin et Théo Ivanez (France, 2024, 90 min). Permet de réutiliser ce contenu. »
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